J’ai eu l’occasion de m’immerger pendant plusieurs semaines dans le sujet passionnant et fondamental de l’accessibilité numérique dans le cadre de la création du contenu pédagogique d’une formation dédiée que j’ai animée cet automne en Nouvelle-Aquitaine.
Une thématique déjà bien connue
mais encore trop méconnue…
La thématique de l’accessibilité numérique a déjà été abordée de manière très pertinente et approfondie à plusieurs reprises sur ce blog notamment par Mathieu et Cédric.
Pour mémoire, l’obligation légale de rendre les services numériques accessibles ne date pas d’hier :
– Depuis 2005 pour les administrations publiques.
– Depuis 2016 pour les entreprises privées délégataires d’un service public.
– Depuis 2019 pour les grandes sociétés réalisant plus de 250 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel.
Ces structures doivent se conformer aux exigences du RGAA (Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité), véritable colonne vertébrale de la mise en conformité des sites et services numériques.

2025 : un tournant majeur avec l’European Accessibility Act
Au fil de ma veille règlementaire sur le sujet, j’ai relevé une information récente importante qui n’a pas eu, à mes yeux, le traitement médiatique mérité et suffisant au regard de l’importance des enjeux pour les acteurs du tourisme et des loisirs.
Saviez-vous que, depuis le 28 juin 2025 et l’entrée en vigueur de l’European Accessibility Act (EAA), cette obligation de conformité s’étend également aux entreprises privées de plus de 10 salariés ou réalisant un chiffre d’affaires annuel supérieur à 2 millions d’euros ?
Les secteurs directement concernés sont :
– Services bancaires et financiers
– Commerce électronique
– Transports
– Audiovisuel et les médias
– Télécommunications
Et le tourisme dans tout cela ?
Vous allez me dire : « Ouf, on a eu chaud, le tourisme est épargné. »
Eh bien non !
On peut, je pense, tout à fait considérer (lectrices et lecteurs juristes, je requiers votre bonne validation) que depuis le début de l’été dernier, les entreprises touristiques proposant de la vente ou de la réservation en ligne (secteur commerce électronique) sur leur site web sont désormais soumises à l’EAA.
Exemples concrets de structures touristiques désormais concernées
Pour être un peu plus concret, voilà quelques exemples d‘entreprises de taille moyenne désormais concernées dès lors que la structure dépasse les 10 salariés ou les 2 millions d’euros de CA annuel et qu’elle propose de la vente en ligne :
Prestataires d’activités de loisirs :
Parc accrobranche, location de canoës, escape game, parc aquatique, loueur de vélos électriques, golf, parcs à thèmes…
Hébergeurs :
Hôtel indépendant, camping, village de vacances, grands gîtes de groupe, auberge de jeunesse…
Lieux de découverte culturelle :
Visite œnotouristique, centre d’interprétation, musée local, site ou monument touristique, centre d’interprétation, château et jardins…
À vous de jouer et de sensibiliser les professionnels !
Pour finir tout de même sur une note positive et constructive, l’accessibilité numérique peut certes être uniquement perçue comme une énième punition réglementaire ou obligation légale à subir.
Mais c’est avant tout un véritable sujet vivant, humain et inclusif.
C’est un engagement durable pour une communication ouverte à tous !
Pour ceux qui n’auraient pas vu passer cette évolution majeure dans leur radar, je me permets donc de vous inviter à relayer l’information et à sensibiliser rapidement les prestataires et entreprises touristiques de votre territoire !

À noter que les petites structures et les microentreprises sont encore exemptées.
Mais il ne serait pas étonnant que cela change également dans les années à venir si on s’en fie à la logique des évolutions en la matière depuis les vingts dernières années…
Le mieux pour les petits acteurs est sans doute de commencer dès maintenant à intégrer les bons réflexes d’accessibilité…