L’printemps avance, on fait le ménage dans ses idées !

Publié le 12 mai 2017
4 min

Un titre qui fait écho à mon billet précédent dans lequel je présentais mes conseils pour animer une démarche créative dans son équipe. Cet article était centré sur les techniques d’animation de brainstorming; je le concluais en vous promettant de poursuivre par la suite avec les méthodes de pondération. Car produire des idées c’est bien, mais à un moment donné, il faut faire des choix. Et « choisir, c’est renoncer » (disait, parait-il, André Gide). Comment choisir ? Comment objectiver le choix du développement d’une idée au détriment d’une autre ? Le processus démocratique de la loi du nombre est certes honorable en politique mais en matière de stratégie, d’autres approches sont possibles et je vais aborder ici mes favorites.

L’heure du choix

Si vous avez suivi les conseils de mon billet précédent, vous avez été particulièrement attentifs lors du brainstorming à ne porter aucun jugement sur les idées émises. J’insistais en effet sur l’importance d’effectuer un jugement sur les idées à postériori.
Bref, nous voilà un jour, deux jours ou une semaine plus tard à nouveaux réunis: il nous faut trier et faire des choix parmi les 98 idées issues de notre brainstorming d’équipe. L’erreur serait de prendre les idées une par une et de faire un vote à main levée pour ne garder que celles qui obtiendraient la majorité. Nous allons objectiver un peu plus nos choix.
Mais avant cela, commençons déjà par la relecture de ces 98 idées pour vérifier déjà en premier lieu qu’elles sont toutes bien explicites et compréhensibles… Car il y en aura bien deux ou trois qui vous sembleront bien obscures quelques jours à peine après leur rédaction.

Première approche: les portefeuilles de points

Vous vous sentez malgré tout l’âme d’un(e) démocrate et ce, dans tous les cas de figures ? Dans ce cas, je préconise pour vous et votre équipe la pondération par « portefeuille de points ». Pour faire un choix parmi les 95 propositions issues de notre brainstorming (Ben, oui, 95 et plus 98; rappelez-vous: on en a perdu trois à cause de Régis qui n’avait pas noté assez de détails), vous allez attribuer à tous les participants, vous y compris, un nombre de points à dispatcher entre les différentes idées. Évaluez à la grosse louche, en fonction du nombre d’items à évaluer, le nombre de notes dont vous autorisez l’usage.
Je m’explique: pour 95 idées, personnellement, je vais proposer à mes collaborateurs d’attribuer des notes entre 1 et 10. Pour 30 idées, j’aurais utilisé des notes entre 1 et 5, ce qui aurait suffit.

Attention: chaque note ne peut être attribuée un nombre non précis de fois. Ainsi, je les informe du principe à respecter qui est le suivant.
Vous pouvez attribuer:

  • 1 fois la note 10
  • 5 fois la note 9
  • 6 fois la note 8
  • 7 fois la note 7
  • 8 fois la note 6
  • 13 fois la note 1

Peu importe la clé de répartition que vous choisirez, on n’est pas à une ou deux unité près. Du reste, n’hésitez pas, comme c’est le cas dans mon exemple à ce qu’il « reste de la place » pour quelques « 0 »; c’est la note logique pour une idée qu’on rejette en bloc à titre personnel.

On collationne ensuite le tout et on calcule la note moyenne obtenue par chacune des idées.
Le système du portefeuille a contraint vos collaborateurs à faire des choix réfléchis sur base de critères personnels; c’est bel et bien démocratique, non ? Mais ce système donnera une vision bien plus réfléchie qu’un vote à main levée simple.

Il vous reste à choisir le seuil en-dessous duquel vous éliminez des idées. Par exemple ici, toutes les idées dont la moyenne est inférieure à 7 sont exclues. (Mais tu peux prendre 5 comme valeur de référence si tu veux hein…)

Seconde approche: le tableau d’analyse

Personnellement, subjectivement, c’est la méthode que je préfère. Pas question ici de points à attribuer mais un »simple » tableau qui va nous permettre de passer chaque idée à la moulinette pour effectuer un choix à la lumière de 3 axes: l’originalité, la pertinence et la faisabilité.

Ce tableau, le voici:

 

 

 

 

 

Rien de compliqué dans cette matrice si ce n’est le choix à entériner: s’il est facile trancher positivement pour une idée « totalement inédite – en conformité avec un grand nombres d’objectifs – faisable sans aucun problème », une idée « en partie innovante – en conformité avec un grand nombres d’objectifs – faisable en grande partie » fera l’objet d’une discussion intéressante dans laquelle le ou la « chef » devra trancher. Moins démocratique, je vous l’avais dit…

Yapluka

Voilà, le plus difficile reste à venir: développer vos idées ou les faire réaliser par un prestataire de confiance.

Du reste, ces méthodes d’évaluation peuvent s’appliquer dans de nombreux cas où des choix doivent être faits. À vous de les adapter à vos besoins.
Bon travail!

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Conférencier et consultant en Innovation touristique, Denis Genevois est également actif dans la sphère e-business et le marketing depuis plus de 20 ans. Il accompagne au quotidien les acteurs publics et privés du tourisme en Belgique francophone et en France dans leurs projets. Il est Directeur associé chez Un Tour d'Avance, bureau spécialisé en innovation et ingénierie touristique.    
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