Muzicity à Clermont, une découverte avec du son !

Publié le 18 février 2019
7 min

Peut-être ne connais-tu de Clermont et sa région que ses fleurons industriels (Michelin, Volvic, Limagrain, …), le plateau de Gergovie et la statue de Vercingétorix rappelant son illustre passé, le doux relief des Volcans qui l’entourent, le Festival du court-métrage, le plus beau rugby pratiqué ces dix dernières années en France et sûrement dans le monde…

Mais Clermont-Ferrand, c’est aussi une scène rock de premier plan, et si tu ne le savais pas encore, ouvre grand tes oreilles car c’est avec du bon son que François Missonnier, du festival local Europavox, et Vincent Garnier, accompagné de notre ami blogueur Mathieu, de Clermont Auvergne Tourisme, ont décidé de te faire découvrir la capitale auvergnate, grâce à Muzicity.

Si tu n’as pas vécu comme moi tes jeunes années il y a presque 30 ans là-bas, tu n’as peut-être pas connu le célèbre disquaire Spliff, pas dansé sur les Pixies au Club 3000 – Sonic Rendez-vous (ou vu en concert Philippe Katherine à l’époque où il était accompagné d’une contrebasse), pas assisté à des concerts mémorables à la Maison du Peuple ou à l’Espace Courat (où Miossec jetait ses bières sur le public) avant que la Coopé ne voit le jour rue Serge Gainsbourg. Le rock a pourtant une vieille et longue histoire ici, qui perdure dans de nombreux lieux, que la destination a décidé de porter à ta connaissance, toi fan de musique, pour une balade originale dans la ville et ses environs.

Tu le sais, la musique, avec mes collègues Agitateurs, on a l’habitude de s’en coller plein les oreilles à longueur de déplacement, et même pendant les formations, animations, et si l’on a souvent essayé de te convaincre dans ce blog (il y a déjà près de quatre ans avec ce billet , celui-là, et Pierre encore avec celui-ci) de l’intérêt de s’appuyer sur ce vecteur culturel et sensoriel pour faire ta promotion, peu finalement s’y sont essayé.

Certes, Bordeaux Vibes, sous l’impulsion de Nicolas Martin avait joué les précurseurs en mettant en avant le bon vieux rock produit localement, appuyant notamment ses présences sur les salons par un concert qui dénotait un peu parmi les habituelles dégustations feutrées !

Mais Muzicity va encore plus loin, puisque tu vas pouvoir manger, boire un verre, « magasiner », clubber, te balader dans 32 adresses différentes qui perpétuent le bon son dans la capitale auvergnate. On ne s’est croisé pour la première fois avec Vincent et François que lors d’IntoDays à Cannes il y a 15 jours à peine par l’entremise de Nicolas Barret, mais à les entendre parler de leur projet, j’ai reconnu un mix d’Internet de Séjour musical qui sonnait si bien à mes oreilles que je me suis dit qu’on n’était pas les seuls dingos avec Pierre et François ;-). Et oui, vous allez me dire que je suis un peu de parti-pris, pas très objectif, mais franchement, j’ai hâte de revenir passer un week-end à Clermont rien que pour (re)découvrir certains lieux, et je parie que ça va te faire la même chose (si on partage quelques goûts musicaux bien sûr).

Des contenus originaux

Aux manettes, le journaliste Nico Prat qui a rédigé l’intégralité des textes et descriptifs des 32 « pépites » portées à ta connaissance dans ce web cityguide musical. Carte blanche, ni l’Office de Tourisme, partenaire du projet, ni Europavox, porteur du projet, ne sont venu édulcoré les écrits et le ressenti de ce professionnel qui est venu sur place se mettre dans l’ambiance des lieux qui lui ont été suggéré. Et ça, il n’y a pas à dire, c’est un métier de raconter des histoires et ça change la donne, comme l »illustre ce court mais alléchant récit autour du restaurant « Le bouillon tigre« , ou du légendaire disquaire « Spliff« .

Il a également recueilli les « coups de coeur » de cinq personnalités locales (attention, la rubrique est un peu cachée dans le « Plus » du menu en haut ou en bas sur la page d’accueil) qui te dévoilent leurs lieux préférés, faisant partie ou non des 32 offres déjà mises en avant.

Bien entendu, la playslist locale, pour te mettre dans l’ambiance le temps de ton trajet jusqu’à Clermont, lorsque tu flânes sur place ou rêvasse à la terrasse d’un bar t’accompagne sur ton support préféré : Spotify, Deezer, Apple Music, Qobuz, Soundcloud, Youtube, j’ai même par l’occasion découvert que Napster existait encore !

Une webapp design et simple

Designée avant tout fort logiquement pour le smartphone, et donc fort agréable à utiliser sur tablette ou desktop, la webapp s’organise prioritairement autour des six rubriques dans lesquelles sont classées les 32 adresses pour l’instant repérées : concert, clubbing, boire, manger, en balade, shopping.

Le menu haut te permet facilement d’accéder à la liste de chaque rubrique. Sur smartphone, tu peux passer au mode cartographique, une fois que tu auras compris qu’il faut en fait cliquer sur le mode liste pour le « décocher », et inversement pour repasser au mode liste, un petit souci ergonomique vite dépassé. Par contre, comme sur de nombreuses webapp, la carte prenant tout l’écran du smartphone, il devient compliqué d’en sortir et de scroller puisque l’action de tes doigts se retrouvent prisonnière de celles que tu peux produire sur la carte (zoom et dézoome à deux doigts).

Sur la page d’accueil, en descendant après la présentation d’usage et la vidéo, tu retrouveras un accès encore plus intéressant, puisque les 32 adresses sont cette fois-ci filtrés toujours par rubriques, mais aussi selon leur jours d’ouverture (jeudi, vendredi, samedi et dimanche, on travaille exclusivement les trois premiers jours de la semaine dans Clermont la laborieuse !), et également par moment de la journée (matin, midi, soir… peut-être manque-t-il la distinction entre soir et fin de soirée, voire nuit.). La liste présentée au-dessous se met instantanément à jour en fonction des éléments choisis qui sont cumulatifs. Pratique, au point que l’on se demande presque pourquoi ces filtres jours/moment ne sont pas repris dans les pages accessibles depuis les rubriques du menu hamburger.

La page de détail quant à elle présente une photo (on aurait pu en vouloir davantage, mais bon, on n’est pas chez Booking ou Tripadvisor), un bouton retour doublé d’un fil d’ariane précédent l’enseigne et le titre de l’article. Sous forme de hashtag, les jours et moments sont clicables et te permettent d’aboutir à une page cumulant l’ensemble des adresses pour chacune des sept possibilités : jeudi, vendredi, samedi, dimanche, matin, midi et soir. Par contre, si tu cliques par erreur, pas de retour en arrière possible sans les boutons du navigateur. Tu ne pourras pas non plus cumuler ces tags (vendredi soir par exemple) ou choisir une des six rubriques, comme sur la page d’accueil : une fonctionnalité simple à ajouter qui pourrait venir encore enrichir ses sept pages à l’avenir.

Enfin, les infos pratiques juste avant la carte (à côté en version desktop) se limitent à l’adresse, le numéro de téléphone, le site web, et des heures d’ouvertures plus ou moins précises selon les lieux. Suffisant pour s’y rendre et découvrir, on pourrait néanmoins envisager d’y ajouter les réseaux sociaux les plus courants, souvent plus fournis en informations chaudes que les sites web pour ce genre d’enseigne, et servant de plus en plus de canal d’interaction (la page Facebook permettant le contact via Messenger par exemple).

De l’humain !

Julien, Ed et Fred, Syrob, Gilbert, Oliv, Mickaël, Vincent, Harry et Ali, Thu Bui, Mallorie, Julien, Sali, Guy-Baptiste, Edgar, Guillaume, Max, Sylvain, Claire, Franck, Frédéric, Thomas, Lilou, Sylvain, Lou, Guigui, Zouk, une scop de salariés, …

Non, ce n’est pas la nouvelle chanson en mode name-dropping du pianiste fils d’écrivain (donne la réponse en commentaire et gagne notre estime pour ton éclectisme !), ce sont les gérants, patrons, DJ’s, de la plupart des enseignes de Muzicity. Car oui, pour deux tiers des adresses visitées, le journaliste Nico Prat évoque bien souvent un parcours de vie, une façon d’accueillir, d’être, qui vont bien souvent expliquer tout autant l’histoire du lieu que sa carte ou sa programmation. On aurait presqu’aimé une photo d’eux pour incarner encore davantage le récit, que les tronches, les gueules, prennent presque définitivement le pas sur les lieux !

Rien d’étonnant au final dans cette démarche, puisque François Missonnier, à l’origine de la démarche, explique que c’est notamment à travers les retours des différents métiers autour de la musique, des tournées et festivals, et notamment ceux que l’on appelle les « fixeurs », sorte de concierges + dans le monde du spectacle. On parle donc bien de rencontres !

Le projet lui-même semble bien né d’une rencontre entre François et Vincent, un organisateur de festivals et un directeur d’Office de Tourisme. Et si pour Vincent, c’est une nouvelle corde à l’arc (ou plutôt à la guitare) pour faire mieux et davantage découvrir Clermont-Ferrand, ce n’est que le début de l’aventure pour François qui, fort de son entregent dans le milieu, envisage d’ores et déjà de décliner Muzicity à Vienne, Athènes, et d’autres destinations.

Si vous n’avez pas l’occasion de venir faire un tour à Clermont-Ferrand d’ici cet été pour expérimenter Muzicity, alors jetez un oeil à la programmation désormais complète d’Europavox du 28 au 30 juin prochain, c’est du très lourd, et on s’y croisera, j’y serai à nouveau cette année pour les trois soirs 😉

D’ailleurs, pour la petite histoire, c’est ici même l’an dernier, le dimanche soir avant un rendez-vous à Saint-Etienne le lendemain, qu’avec Pierre, devant Orelsan, on s’est dit : « Tiens, si on faisait un cover dans le style pour l’intro des #ET14 ? »…

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Ludovic a démarré sa carrière en Auvergne, à l’Agence Régionale de Développement, puis dans un cabinet conseil sur les stratégies TIC des collectivités locales. Il a rejoint en 2002 l’Ardesi Midi-Pyrénées (Agence du Numérique) et a plus particulièrement en charge le tourisme et la culture. C'est dans ce cadre qu'il lance les Rencontres Nationales du etourisme institutionnel dont il organisera les six premières éditions à Toulouse. À son compte depuis [...]
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