Snapchat, le Fantomas du marketing jeuniste

Publié le 28 juillet 2015
2 min

Notre ami québécois Frédéric Gonzalo a déjà parfaitement présenté Snapchat dans un précédent article du blog, je n’y reviens donc pas. 82 millions d’usagers mensuels, dont 71% ont moins de 25 ans, voilà les critères à retenir. 59% produisent des contenus humoristiques. Snapchat est devenue l’application favorite des jeunes. Mais le petit fantôme sympa qui incarne la marque dont la progression d’audience a été forte en 2014 est confronté à un problème : comment faire de la fugacité un intérêt marketing pour générer des ressources ? Autrement dit, comment transformer son audience hyper ciblée et son instantanéité en business ? Voir sa vidéo SnapCash.

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Il me semble que les choses sont en train d’évoluer favorablement pour lui. Après Facebook et Twitter en tant que supports d’élargissement des élections présidentielles américaines, Snapchat est l’objet d’attention des états majors politiques pour les prochaines élections. Des dizaines de millions de jeunes qui ne votent pas seront ainsi ciblés par Snapchat. C’est dit !

Si je regarde l’évolution du web, notamment à la suite de ce remarquable article d’un blogueur iranien sorti de prison au bout de six ans qui n’apprécie plus l’évolution sociale du web, je me dis que du long nous passons au court, du lent nous passons au rapide, du permanent nous passons à l’instantané, et tout cela avec une importance accrue donnée au contenu. Pour autant, peu de disparitions d’espaces de publication dans ces temps de consommation, des ajouts multiples correspondant à des besoins différents. Et Snapchat convient très bien à une communication de l’instant, drôle, clin d’oeil, pour partager entre initiés, d’autant que son mode d’inscription est un peu longuet, à l’inverse de la simplicité du Facebook Connect par exemple.

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Je vois quelques opérateurs touristiques qui comment à tester Snapchat pour cibler une clientèle plus jeune, notamment via des influenceurs qui incitent à la co-création de contenus, comme le groupe Marriott ou VisitOslo, ou bien la région de Stavanger, toujours en Norvège . Et le fantôme cherche à s’ouvrir aux marques, il propose des stories à cet effet. Mais il devra modifier son discours pour cela car à l’inverse de Facebook (qui le rachètera possiblement), il revendique, c’est son principe même, une discrétion absolue, une absence d’exploitation des données. Dans ces conditions, difficiles de monnayer des services. 

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Dans quels registres touristiques Snapchat peut-il interférer ? Dans les événements : fêtes, festivals de musique, événements sportifs, rencontres : Brive Festival, Big Festival de Biarritz, Superbowl, etc… C’est à cet effet que Snapchat a conclu un partenariat avec 11 grands media US permettant aux utilisateurs de partager et d’échanger directement avec ces plateformes via Snapchat et son nouveau service Discover. Les listes de célébrités utilisant Snapchat se multiplient sur le Web, le DJ néerlandais Nicky Romero couple Snapchat et Twitter. Et enfin, lire l’entretien d’Evan Siegel le fondateur sur Bloomberg me fait penser que bientôt le fantôme fera partie des logos de partage social. Is this a ghost ? 

 

 

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François Perroy est aujourd’hui cofondateur d'Agitateurs de Destinations Numériques et directeur de l’agence Emotio Tourisme, spécialisée en marketing et en éditorial touristiques. Il a créé et animé de 1999 à 2005 l’agence un Air de Vacances.  Précédemment, il a occupé des fonctions de directeur marketing au sein de l’agence Haute Saison (DDB) et de journaliste en presse professionnelle du tourisme à L’Officiel des Terrains de Camping et pour l'Echo Touristique. Il [...]
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