Simplifier, simplifier et simplifier

Publié le 7 février 2024
4 min

Simplifier n’a pas bonne presse au travail. Il y a cette impression qu’il faut en faire toujours plus. Il y a comme une sensation d’urgence à suivre la dernière tendance, à être sur le dernier outil de communication à la mode, à déployer la dernière façon d’animer son équipe. Il y a cette croyance qu’on ne peut rester motivé.e au travail qu’en ajoutant encore et encore plus de choses à faire.

Alors même que nos capacités semblent sans cesse s’étirer (l’intelligence artificielle en est un bon exemple) et bien, notre temps et notre énergie sont eux limités.

En faire toujours plus – en flirtant parfois avec cette sensation d’éparpillement – nous offre t-il véritablement la garantie d’être satisfait.e de ce que l’on produit ?

Simplifier, en allant à l’essentiel, pourrait être une option pour accroitre notre bien-être. C’est le pari que font certaines démarches, telles que le zéro déchet, le dressing minimaliste ou la permaculture par exemple.

Je vous propose d’explorer quelques uns de leurs principes pour voir ce que nous pouvons en apprendre sur la façon de simplifier notre quotidien au travail.

Faire du tri avec la méthode du dressing minimaliste

Simplifier, selon la méthode du dressing minimaliste, c’est se constituer une garde robe dont on ne va garder que les pièces qu’on a plaisir à mettre. Pour débuter, le principe est simple, il s’agit de faire un grand tri dans son dressing et de sélectionner avec soin ce que l’on va conserver. Dans notre quotidien au travail, simplifier, c’est oser commencer par faire du tri. On peut par exemple observer si toutes nos actions du moment sont véritablement utiles ? Est ce que certaines peuvent être réduites (dans leur nombre, dans leur périmètre) ? Devons-nous en abandonner certaines ? Juger ce qui est utile ou inutile n’est pas un exercice aussi facile qu’il y parait parce que cela demande de choisir et choisir c’est renoncer. Alors à quoi oserons-nous renoncer ?

Respecter son rythme et son essence avec la permaculture

Simplifier, c’est à l’image des principes de la permaculture de réussir à produire en ayant un profond respect du rythme de la nature, que cela soit des espèces, des sols, des saisons…. Au travail, c’est par exemple être conscient, qu’on ne travaille pas de la même façon en période hivernale, où la luminosité est plus faible et a un impact sur notre énergie qu’au printemps, où tout semble possible. C’est aussi observer que pour certains c’est plus facile de travailler sur des sujets de fond seul, alors que pour d’autres, c’est en collectif, qu’ils avancent le mieux. C’est accepter que nous n’avançons pas tous au même rythme et que c’est important de le respecter. C’est jour après jour apprendre à mieux connaître notre propre fonctionnement pour ne pas aller à contre courant de notre essence et que cela devienne simple d’avancer sur nos sujets du moment.

Se couper des distractions avec le zéro-déchet

Simplifier, c’est à l’image de la démarche zéro déchet où pour limiter sa consommation de produits industriels, il va être nécessaire de se couper de certaines distractions (clairement nommées publicités ) sinon le « Petit Lu » va continuer longtemps à nous faire de l’œil. Dans nos quotidiens au travail, c’est observer par quoi nous sommes distraits ? Est-ce que nous avons des pertes de concentration qui nous éloignent de nos objectifs ? Le fait de recevoir un flux continue d’informations (newsletter, réseaux sociaux, réseaux internes……) dans nos journées, peut créer des micros interruptions, qui bout à bout nous font perdre du temps. En plus de nous interrompre continuellement, ces informations créent en nous une sensation d’être en perpétuelle comparaison avec ce que font les autres et nous entrainent dans une quête perpétuelle du toujours plus.

Limiter les entrants avec les 3 démarches

Simplifier, c’est à l’image de ces trois démarches d’apprendre à limiter les entrants. C’est à dire d’avoir une vigilance forte sur ce qu’on laisse entrer dans notre quotidien. Les opportunités, les sollicitations sont nombreuses et on pourrait passer nos journées à y répondre. Alors, limiter les RDVs, les réunions, les mails et ne conserver que ce qui est véritablement en lien avec nos objectifs est un pas important pour simplifier notre quotidien au travail. Etrangement, c’est probablement un espace où si on travaille dans le domaine du tourisme, cela va nous demander un certain effort. On nous apprend à être gentil, à avoir le sourire en toute circonstance, à se plier en 4 tout le temps, à être disponible. Ce sont des qualités très appréciables mais cela doit se faire en respectant nos limites. Limiter les entrants et tenir ses limites nécessitera peut être d’apprendre à dire non, sans que cela n’impacte le sens du service qu’on nous reconnait.

Pour finir

Simplifier demande de cultiver un état d’esprit paré au changement. Si vous avez déjà testé une de ces démarches, vous avez pu constater combien il n’est pas facile de changer ses habitudes. Alors tendre vers plus de simplification, c’est cultiver un état d’esprit qui sait pourquoi il fait cela, que cela n’a rien à voir avec être moins performant et qu’au contraire il est même possible, qu’en choisissant minutieusement les actions sur lesquelles vous voulez agir, en mettant les bonnes ressources au bon moment, vous puissiez avoir un impact plus fort.

Simplifier, c’est aussi se faire confiance sur la façon dont vous allez engager se chemin. C’est probablement une des parties les plus difficiles de cette approche. C’est se faire suffisamment confiance pour sentir à chaque instant quel est le prochain pas, pas parce qu’il est écrit dans une méthode quelconque mais parce que vous savez sans aucun doute que c’est comme cela qu’il faut y aller. C’est renouer avec cette intelligence du corps qui a toute sa place dans nos quotidiens au travail.

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Experte en approches humaines innovantes, j'accompagne les destinations touristiques à engager leurs équipes sur les sujets qui leur tiennent à cœur. J'utilise la facilitation en intelligence collective pour accompagner ces projets et ces conduites de changement. J'étais, jusqu'en avril 2019, Directrice de l’Office de Tourisme du Pays d’Ancenis -Val de Loire, où j’avais notamment en charge les missions traditionnelles concernant le management d’équipe, les stratégies de communication, l'ingénierie de projet, [...]
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