Retour sur le Campus des #ET20

Publié le 8 avril 2024
3 min

Il y a presque deux semaines, nous avons réuni une vingtaine de participants, intervenants, exposants pour réfléchir ensemble à la 20ème édition des Rencontres Nationales des etourisme, qui se déroulera au Palais Beaumont, à Pau, du 15 au 17 octobre 2024.

L’équipe du Campus au complet, avec au premier rang en marinière verte, Lorine, qui remplacera l’irremplaçable Charlène au sein d’UNITEC, et qui a débuté de bien belle manière son intégration dans l’équipe d’orga !

Si je vous pose ici une petite synthèse de nos travaux, sans toutefois tout vous dévoiler (d’autant qu’il y a maintenant un peu de travail de curation, de recherche d’intervenants, …), c’est parce qu’on imagine bien que notre lectorat aura bien quelques idées à partager, et une petite envie de participer également à la co-construction, et pourquoi pas même, de s’en inspirer pour des travaux en interne.

LA MANIF’, SES VALEURS, SON POSITIONNEMENT VU DE L’USAGER

Après un début de matinée consacré à se présenter autour d’un petit exercice ludique au cours duquel on a pu admirer les photos de chacun à 20 ans/il y a 20 ans, puis à cogiter sur les potentiels trois mots-clés de cette édition, on avait envie aussi d’en profiter pour collectivement se poser sur les valeurs, le positionnement de cet événement, réfléchir à son évolution au cours des prochaines à partir du très intéressant exercice de l’étoile de mer proposé et animé par Jean-Baptiste Soubaigné, consistant à définir en sous-groupe, puis en collectif, ce que l’on veut affirmer, rejeter, continuer, arrêter et commencer. En synthèse (et il en manque donc forcément) :

  • on affirme qu’on veut être prospectif, visionnaire, transformatif, des engagements éco-responsables et sociétaux, dans une ambiance conviviale, avec une promesse qui nécessite de se donner une mission s’appuyant sur des valeurs (et là, en le reprenant, je me dis wow, vous nous avez mis une petite pression non ?)
  • on rejette l’eau tiède, le bullshit, le sans convictions, le techno-centré, l’auto-promotion, les ego, la gadgétisation éphémère de certains outils
  • on arrête les ateliers commerciaux, les formats à faible valeur ajoutée
  • on continue la représentation des diversités, l’indépendance éditoriale, à ne pas parler que de numérique, à éditorialiser avec un fil rouge autour de trois mots, à amplifier l’ouverture à une expertise hors tourisme institutionnel
  • on commence à inciter à l’engagement, le récompenser, à créer sa todo list d’engagements sur des actions/projets que l’on va mettre en oeuvre dans l’année, à faire vivre les #ET toute l’année dans un centre de ressources partagés.

Et ce n’est là qu’une petite partie des propositions/suggestions que nous avons collectivement plébiscitées, mais qui nous ont donnés une ambition, une hauteur de vue, pour toute la suite de nos réflexions, avec une nécessaire petite dose d’auto-dérision pour bien garder les pieds sur terre malgré tout 😉

un programme à la hauteur…

Pas facile après ça de se dire qu’on n’a plus qu’à bâtir la trame d’un programme qui colle à tout ça, avec des plénières qui causent à tout le monde, et des parcours d’ateliers qui permettent à chacun de trouver ce qu’il en venu chercher, en suivant un parcours, ou en picorant selon ses envies ! C’était donc l’ambition du premier après-midi, avec un enrichissement le second matin avec à l’arrivée un joli tableur de près de 70 lignes avec un petit paquet de colonnes…

Alors vous vous en doutez, on risque de parler un peu d’IA, avec cette fois près de deux ans d’expérimentation et de prises en main derrière nous, et les réseaux sociaux continuent d’alimenter nos discussions, outils devenus indispensables à notre comm’ mais de plus en plus discutables eu égard à leur éthique, leurs pratiques de moins en moins en phase avec nos engagements, sur lesquels on fait parfois du jeunisme au détriment de clientèles plus âgées qui sont pourtant souvent les plus présentes !

Les mobilités restent un sujet central, train et mobilités douces, aménagements et signalétique, prestations et services, il reste encore bien des choses à produire autour de ce sujet crucial.

« Small is beautiful » a paru être l’un des mantras également cette année autour de plusieurs thématiques : les petites victoires, les petits projets qui font avancer, les petites structures (publiques ou privées) qui aident les destinations, les territoires à grandir

Et puis on abordera encore une fois des thèmes un peu dehors du scope et qui touchent à la société, comme les alliés dont parlaient Sébastien Garcin l’an dernier, l’intersectionnalité, l’inclusion, Économie Sociale et Solidaire, pourquoi pas le biomimétisme mis à l’affiche par les collègues du Pas de Calais comme le relatait Laurence la semaine dernière, les neurosciences ou la décroissance, les propositions sont nombreuses et seront encore débattues !

des groupes thématiques

Le dernier après-midi nous a permis de réfléchir en sous-groupe à plusieurs thématiques :

  • On avait déjà abordé la thématiques des « 20 ans », l’idée n’étant pas d’en faire quelque chose de particulier, mais cela nous a permis plutôt de penser au futur comme évoqué précédemment, au nom aussi : le « etourisme », c’est bien dépassé, mais ça resta signature et l’url de l’événement. La marque au final n’est-elle pas davantage « Les #ET« , « ET » à l’origine pour etourisme, mais peut-être davantage aujourd’hui pour les Evolutions du Tourisme, les Engagements/Engagés du Tourisme, ou encore les Enfants Terribles du Tourisme (ah non, ça fait deux T…).
  • le mardi après-midi : qu’est-ce qu’on propose pour ceux qui arrivent d’un peu loin, qui veulent commencer à réfléchir, à travailler, à se rencontrer dès leur arrivée avant l’ouverture du Forum de l’Innovation ? Après deux années de fresques, de Rencontres du Tourisme Lab Nouvelle Aquitaine, d’une session « Before » l’an dernier
  • on a réfléchi à comment faire vivre les #ET toute l’année, avec quoi chaque participant devrait repartir à l’issue, comment une communauté de partage d’expériences pourrait se consolider, autour de quels services, avec quelles ressources humaines, financières, d’un potentiel modèle économique.
  • un groupe a travaillé sur le thème « Favoriser la rencontre », avec l’idée de poursuivre le système de parrainage entre anciens et nouveaux participants, en l’augmentant avec une rencontre collective le mardi en fin d’après-midi, en favorisant le co-voiturage en région et département, et pourquoi avec des bus/minibus ou trains communs comme certains ont déjà pu le faire, à l’initiative de CRT ou ADT, de Fédérations départementales ou régionales, ou même d’acteurs privés avec nos amis belges Laurence Docquir et Denis Genevois.

Et pour ceux qui avaient marqué un intérêt certain pour l’initiative de notre ami exposant Loopi « Vers Pau en mode éco« , sache qu’ils sont bien partants pour réitérer leur venue depuis La Rochelle à vélo, et qu’ils espèrent bien motiver quelques autres participants à prendre la route, ou à les rejoindre en route pour constituer une joyeuse bande…

trois mots-clés pour signer l’édition

On a commencé nos travaux avec eux, on les a conclu en les choisissant parmi la quinzaine issue de chacun de cinq sous-groupes (qui en avait une bonne dizaine à la base), et le collectif s’est arrêté sur

COMMUNS RESPIRATION FUTURS

L’excellent Laurent-Pierre Gilliard a immédiatement questionné son meilleur assistant, Chat GPT, pour avoir son retour sur ce que cela pouvait signifier d’avoir choisi ces trois mots-clés pour notre événement touristiques :

« Dans une époque en constante mutation où la recherche d’harmonie entre innovation et durabilité façonne notre approche de demain, « Communs – Respiration – Futurs » est un mantra. Il résume l’essence de notre recherche collective pour un avenir équilibré, soulignant le rôle des communs en tant que patrimoine partagé, la respiration comme métaphore du rythme naturel et les futurs comme une pluralité de possibles.

Les communs représentent ce que nous partageons : ressources, connaissances et espaces. Ils sont le terrain sur lequel pousse l’arbre de la société, s’étendant au-delà de la simple propriété pour devenir l’écho de notre interdépendance. Leur préservation est un acte de résilience, un pas vers la pérennité de nos écosystèmes et de nos cultures.

La respiration est l’acte fondamental de la vie, un cycle de prise et de don qui évoque notre responsabilité envers le monde naturel. Elle symbolise l’échange avec l’environnement, la nécessité de maintenir l’équilibre dans notre apport et notre consommation des ressources. Elle rappelle que chaque action est une inhalation d’idées et une exhalation de créations.

Les futurs, au pluriel, nous rappellent que l’avenir n’est pas une destination unique mais un spectre de possibilités. Chaque futur envisagé est une projection de nos rêves, de nos peurs, et de nos actions présentes. Les scénarios qui se dessinent devant nous sont aussi divers que les voix de la société, et chaque choix façonne la trajectoire de ces futurs potentiels.

Ensemble, ces concepts tissent le récit d’une humanité en quête d’équilibre entre le progrès et la pérennité, aspirant à des futurs où la communauté et la durabilité sont les piliers de toute avancée. Un rappel que la voie vers un avenir souhaitable est pavée de sagesse collective, de respect pour la nature, et d’un optimisme prudent mais audacieux.« 

Hé ben bravo, c’est tout à fait ça ! Reste plus qu’à donner un peu de corps concret à ce charabia conceptuel, comme on a tenté de le faire pendant ces deux journées !

Si tu as des suggestions, des idées d’intervenants, de projets, n’hésite pas à nous contacter, on prévoit de boucler notre programme d’ici juin et on reste ouvert d’ici là, la boîte à idées continue de foisonner de plein de contenus (dont « les idées à la con », la séquence qui ouvre chaque année la seconde matinée de notre Campus), sur la forme comme sur le fond !

Allez, pour finir, je ne résiste à vous partager nos jolies bobines de quand on avait 20 ans, ou d’il y a 20 ans pour certains…

Et toi, ça te dirait d’afficher ta tronche quand tu avais 20 ans sur ton badge des #ET cette année ?

Le Campus des #ET20
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Ludovic a démarré sa carrière en Auvergne, à l’Agence Régionale de Développement, puis dans un cabinet conseil sur les stratégies TIC des collectivités locales. Il a rejoint en 2002 l’Ardesi Midi-Pyrénées (Agence du Numérique) et a plus particulièrement en charge le tourisme et la culture. C'est dans ce cadre qu'il lance les Rencontres Nationales du etourisme institutionnel dont il organisera les six premières éditions à Toulouse. À son compte depuis [...]
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