L’empreinte carbone : nouveau critère de sélection pour la mobilité touristique ?

Publié le 19 novembre 2021
5 min

En naviguant récemment sur différents sites internet de transport, j’ai remarqué qu’un critère revenait de plus en plus : le nombre de CO2 émis ou économisé par trajet. Mais que cela veut-t-il dire exactement ? Et si demain, cela devenait un critère dans notre choix de mode de transport ?

L’empreinte carbone, un outil de mesure

L’empreinte carbone est un indicateur qui permet de mesurer les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) produites par une entité et ainsi de savoir son impact sur l’environnement. Cette entité peut-être liée à un individu, à une organisation ou à un territoire mais se mesure toujours avec le même indicateur : le volume de CO2 émis suite à une consommation d’énergie et de matières premières.

Ce volume de CO2 est composé de plusieurs gaz tels que le plus connu : le dioxyde de carbone (CO2), mais aussi : le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O), Hydrofluorocarbure (HFC), Protoxyde d’Azote (N2O), Perfluorocarbure (PFC) et Hexafluorure de Soufre (SF6). Pour réviser vos cours de chimie de façon détaillée je vous encourage à consulter cet article sur le détail du calcul de l’empreinte.

Ce qu’il faut retenir c’est que ces différents gaz ont un impact qui contribue au réchauffement climatique. Analyser l’empreinte carbone d’une entité et afficher son résultat permet ainsi de se rendre compte de la pression effectuée par ces derniers sur le climat et par conséquent de mettre en place des actions correctives pour réduire notre impact.

L’apparition de l’empreinte carbone dans notre vie quotidienne

Depuis quelques années, on voit justement de plus en plus apparaitre cet indicateur sur nos différents produits du quotidien (vente immobilière, achat de voiture, produit électro-ménager…). Cette dernière va prendre des traductions différentes en fonction du type de produit, on retrouve par exemple : une empreinte en CO2 présente sur les cartes grises des véhicules, une notation équivalente à une empreinte carbone sur un bien immobilier, une notation de label énergétique sur les produits électroménagers ou encore une information affichée après l’acte d’achat sur la facture ou le ticket de caisse. Autant d’affichages différents qui nécessitent de bien comprendre ce qui se cache derrière le terme d’empreinte carbone.

Afin de faciliter sa compréhension, des outils ont été mis en place et encadré par une réglementation. Par exemple, l’affichage environnemental qui consiste à fournir aux consommateurs des informations sur les impacts environnementaux de l’ensemble du cycle de vie de son produit. Cette initiative a par ailleurs été déployée au domaine du tourisme et plus précisément celui de l’hébergement où l’opération a été notamment testée sur l’office de tourisme de l’île d’Oléron et du Bassin de Marennes. Une initiative qui nous permet de retrouver les mêmes critères que sur certains produits de consommation courante et qui nous montre à quel point il est important d’harmoniser l’affichage pour que l’information soit compréhensible et comparable.

La mobilité et l’empreinte carbone : nouveau critère de sélection pour nos déplacements ?

Le secteur du transport n’échappe pas à cette tendance et aujourd’hui de plus en plus d’organisations affichent l’empreinte carbone de leur transport. Cette dernière comprenant les Gaz à Effet de Serre émis par différents facteurs : les matière premières nécessaire à la conception et utilisation d’un moyen de transport, la fabrication de ces moyens de transports, leur utilisation … Nous avons ainsi pu relever quelques exemples :

Air France qui propose un calculateur permettant de calculer les émissions de GES réalisées par le trajet d’une ou plusieurs personnes en fonction de certaines de leurs compagnies et filiales.

OuiSNCF qui va plus loin que sa propre offre et propose un comparateur de mobilité permettant d’informer sur 3 critères : l’ »empreinte environnementale » (quantité de GES émise) mais aussi le « temps moyen de trajet » lié aux différents moyens de transports ainsi que le « temps utile » qui est le temps que l’on peut mettre à profit lors du trajet pour réaliser des occupations personnelles.

La région Occitanie et la SNCF ont développé un outil similaire qui permet de comparer en fonction d’une utilisation quotidienne ou occasionnelle son trajet et d’avoir à la fois les émissions de CO2 mais aussi une comparaison du tarif entre l’offre liO Train SNCF Occitanie et la voiture.

La compagnie de bus Flixbus qui s’engage à être neutre en carbone en fonctionnant avec de l’électricité verte, propose donc de compenser directement votre trajet. Le tarif dédié à deux causes est ainsi calculé en en fonction de la distance émise par votre trajet.

Autant d’exemples qui mériteraient d’être complétés mais qui nous montrent déjà que l’empreinte carbone est devenue un indicateur présent et pourraient même à l’avenir devenir un critère de choix dans la sélection de son mode de transport. Même si bien sûr il faudra tout d’abord songer à harmoniser son affichage pour le rendre accessible et intelligible.

Et côté institutionnels du tourisme qu’en est-t-il ?

Le dernier bilan des GES du secteur du tourisme effectué par l’ADEME, nous dévoilait que si le tourisme a émis 118 millions de tonnes de CO2 équivalent en 2018, la mobilité représente pas moins des 3/4 de ces émissions avec 40% pour le transport aérien. Il y a donc un véritable enjeu, en tant qu’acteur du tourisme à agir sur les mobilités douces et la prise de conscience des différents impacts des modes de transports. L’indication des émissions émises par les différents transports peut ainsi participer à cette sensibilisation.

C’est d’ailleurs le parti pris qu’on pris certaines structures, comme l’office de tourisme de Montpellier qui a intégré le calculateur carbone de l’ADEME directement sur son site internet ou encore l’office de tourisme de Fuveau qui a dédié une page à la sensibilisation sur les émissions de GES lors de ses voyages. Enfin, de plus en plus de structures optent pour des messages de sensibilisation à l’impact des transports notamment lors d’organisation de réunion ou de forum, à l’image du PNR des Landes de Gascogne qui a utilisé la plateforme Togetzer pour créer son événement du Forum du tourisme durable et a proposé aux invités d’organiser eux même leur co-voiturage.

Si vous avez d’autres exemples de structures qui communiquent sur l’empreinte carbone des différents moyens de transports ou des exemples d’outils à mettre en pratiques pour sensibiliser ou passer à l’action, n’hésitez pas à nous en faire part dans les commentaires !

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Dans la lignée de mes engagements personnels, j'accompagne au quotidien, les offices de tourisme vers un tourisme plus durable. Au sein de la MONA, mon terrain de jeu s'étend sur tout le Sud Ouest que j'aime arpenter et connaître dans les moindres détails. Toujours à la recherche d'inspiration, de partage et d'apprentissage, je suis à votre dispo pour échanger autour de mes sujets de prédilection (durable, communication, numérique, elearning et [...]
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