Dans le famille tourisme social, je demande l’hébergement

Publié le 12 mars 2012
5 min

On parle beaucoup de tourisme social en ce moment. Attention, pas de confusion, je traduit par là « Social Travel », au sens 2.0 du terme. Le blog Locita a d’ailleurs rédigé une série de cinq billets sur le sujet.

Aujourd’hui, je vais donc vous parler du volet hébergement. Je laisse de côté le Couchsurfing, que l’on a déjà évoqué, et qui bien que l’offre soit extrêmement développée en France (3ème pays au monde, vous pouvez vérifier le nombre de couchsurfers dans votre ville sur cette page), d’adresse à une niche de voyageurs bien particulière. On voit depuis quelques temps apparaître de nombreux sites sur ce secteur, dont Bedycasa fût un des précurseurs, comme Jean-Luc l’évoquait dans ce billet. Depuis, vous avez probablement déjà entendu parlé, ou vu une publicité en ligne pour Wimdu, Sejourning, Housetrip ou autres. Mais c’est plus précisément de Airbnb que je souhaite vous entretenir.

Airbnb est né aux États-Unis, avec d’emblée une vocation mondiale (pas moins de 192 pays couverts), bien aidée il faut l’avouer par sa levée de fonds de … 120 millions de $ !!! Cela peut permettre de développer quelques idées. Le principe ensuite est tout simple, et passe par une mise en relation entre des offreurs (je loue une chambre, un appartement, une maison, en partie ou totalement) et des touristes qui vont ainsi disposer de plus ou moins de confort, d’intimité selon leur choix, à un prix bien souvent inférieur à l’hôtellerie traditionnelle, pour plus d’espace, voire de confort et même parfois de services ! Car l’offre est très clairement positionnée en concurrence à l’hôtellerie, et se concentre sur les grands bassins touristiques, et notamment les villes. La vidéo de présentation ci-dessous permet de comprendre le procédé.

 

Trois points me paraissent particulièrement intéressant chez Airbnb :

Tout d’abord, la recherche, qui utilise de façon optimale le « faceting » (ou « recherche à facettes » en bon français). Quoi de plus agaçant de devoir reprendre sa recherche à zéro, de la relancer pour changer l’un de vos critères ! Ici, vous changer de dates, vous ajouter un service, un critère, et hop, les résultats se mettent automatiquement et quasi-instantanément à jour. Et cerise sur le gateau, cela fonctionne également avec la géolocalisation : zoomer ou dézoomer sur la carte, et en cochant l’option idoine, les résultats s’adapteront à la visualisation cartographique. Et comme l’ensemble des choix possibles est toujours présents sur la droite de l’écran, pas besoin de changer de page, on a tout sous la main, c’est d’un point de vue ergonomique et rapidité de réponse excellent !

On est bien dans du social ! On se connecte donc avec son profil Facebook, qui est largement mis en avant, même si on peut le faire avec son adresse email. Plusieurs avantages à cela. Vous voyez si vous avez d’éventuelles relations avec le loueur. En faisant quelques tests sur des villes françaises, j’ai trouvé quelques loueurs avec qui j’ai des amis en commun sur Facebook, je peux donc les contacter pour en savoir plus (même si les liens d’amitié facebookien ne garantissent pas forcément grand chose, je vous l’accorde). C’est même un filtre que vous pouvez choisir automatiquement comme c’est le cas dans la copie d’écran ci-dessous.

 

Idem pour les commentaires : le loueur a accès aux profils, de même que tout utilisateur du service, et seuls les hôtes et voyageurs ayant confirmé la réservation puis le séjour effectif pourront se commenter mutuellement.

Et au-delà des commentaires, la fiche de présentation du loueur vous indique son pourcentage de réponse, le délai moyen de réponse ainsi que la fraîcheur de la mise à jour du calendrier des dispos. Cela permet de faire le tri !!! D’autant que les meilleurs d’entre eux peuvent recevoir le badge de « Superhosts », garantissant la qualité de leur prestatation et de leur accueil.

L’intégration avec Facebook est complète puisque la page vous permet même sur son onglet d’accueil de calculer combien vous rapporterai la mise en location de votre bien. Le recrutement est en effet une priorité, et de ce point de vue, la page présentant la sécurisation de leur système est plutôt bien vue. Et une application Facebook encapsule l’intégralité du site. Il faut dire qu’Airbnb est logiquement très actif sur les réseaux, et recrute un peu partout (une offre de Community Manager sur Aix/Marseille est d’ailleurs en ligne), et met en avant sur chaque fiche quatre réseaux : Facebook, Twitter, Google+ et Pinterest (dont vous parlait récemment Stéphanie). Loueurs et voyageurs peuvent également entrer en contact via la messagerie interne, Twitter, LinkedIn…

Le troisième point que vous aurez évidemment remarqué, c’est la qualité et la quantité des visuels qui illustrent la plupart des offres. On voit d’ailleurs apparaître la mention « Airbnb verified photo », tout simplement parce que le service dépêche chez vous un photographe, gratuitement !!! Et oui, avoir un peu de sous dans la caisse, ça aide à construire un service de qualité quand même…Allez faire un tour sur la page dédiée à la présentation de ce service, les exemples de photos avant/après, les témoignages et quelques chiffres vous permettront peut-être de convaincre vos prestataires que oui, de belles photos, ça compte !

Au final, un site vraiment efficace (seule la traduction pêche encore, que ce soit sur les fiches de présentation, ou sur les commentaires), une offre magnifiée par des photos de qualité (au risque de tromper sur la marchandise ?) et clairement un concurrent sérieux pour l’hôtellerie ! Et le modèle économique me direz-vous ? Et bien par rapport au prix affiché, Airbnb vous facture de 6 à 12% de « frais de services », et retient 3% au propriétaire en « frais de gestion ». Pas mal non ? A noter, Airbnb a failli frôlé la catastrophe avec un énorme bad buzz l’été dernier, une hôte ayant retrouvé son appartement dévasté par un voyageur indélicat… Mais l’expérience du web social des fondateurs leur a permis de retomber sur leurs pattes, et d’étoffer leurs services avec désormais une assurance à hauteur de 50 000$ pour les loueurs.

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Ludovic a démarré sa carrière en Auvergne, à l’Agence Régionale de Développement, puis dans un cabinet conseil sur les stratégies TIC des collectivités locales. Il a rejoint en 2002 l’Ardesi Midi-Pyrénées (Agence du Numérique) et a plus particulièrement en charge le tourisme et la culture. C'est dans ce cadre qu'il lance les Rencontres Nationales du etourisme institutionnel dont il organisera les six premières éditions à Toulouse. À son compte depuis [...]
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