Akaroa, un village presque français

Publié le 21 février 2017
4 min

Akaroa est un petit village à moins d’une centaine de kilomètres de Christchurch sur la péninsule de Bank. Ce village à la particularité d’avoir eu une partie de son histoire mêlée avec la France et depuis communique sur ce créneau.

 

Akaroa, un ancien village français

Pour la petite histoire, dans les années 1830 alors que les occidentaux n’ont pas encore pris le contrôle de la Nouvelle-Zélande, Jean Langlois, un aventurier français, fait l’acquisition de 12 000 hectares de terrain au nom de la France. Malheureusement le temps que son expédition soit acceptée, le traité de Waitangi a été signé et l’île du Nord est passée sous souveraineté britannique. Peut après l’île du Sud suit le même schéma et les français atteignent la péninsule de Banks trop tard. Ils doivent alors céder leurs terres et finissent par être naturalisés en 1850. 

Initialement Akaroa a donc été occupé par des colons français et la ville n’hésite pas à se servir de cette partie de l’histoire dans sa communication en le surnommant « le village français ». Un impact qui se retrouve dans la promotion touristique de cette ville. Ainsi dans tous les guides touristiques ou les i-sights de Nouvelle-Zélande vous entendrez parler de Akaroa comme « le village Français de Nouvelle-Zélande ».
 

A la découverte d’Akaroa

Le bus nous menant à Akaroa porte le nom de « Akaroa French Connexion », décoré d’un kiwi au béret rouge tenant un drapeau français. Le ton est donné nous allons retrouver un petit bout de France pendant les prochains jours ! Ce n’est pas les passagers du bus qui vont nous contredire … la majorité sont français ! 

Mis à part un nombre impressionnant de touristes parlant français, les premiers signes ne sont pas flagrants. Le village est constitué d’un front de mer avec de nombreux commerces et d’une rue principale avec de nombreux cottages. C’est en suivant les nombreux touristes avec leurs appareils photos que nous nous rendons compte des détails « frenchie » : le nom des rues (Lavaud, Jolie …), les commerces qui sont décorés aux couleurs de la France, quelques drapeaux sont accrochés dans les rues et surtout le nom des commerces sont en français ce qui donne parfois naissance à de drôle de traductions. 

Le point un peu décevant est que derrière les façades bleue, blanc, rouge nous n’avons pas trouvé de produits français mais plutôt des produits made in China et même un magasin de produits ésotériques (oui aussi étrange que cela peut paraitre). A notre retour de voyage, un couple d’indien tout fier d’avoir acheté des Meat Pies à la « boucherie » (de son vrai nom!) nous a demandé si on connaissait la recette, pensant que le produit était français. 

 

Le folklore du village français 

Nous avons trouvé deux commerces qui au contraire jouent à fond la carte de la culture française et ce qu’on peut dire c’est que ça fonctionne ! 

Le premier commerce est bien évidemment : la boulangerie qui propose entre autre des produits estampillés français : baguettes, croissants et crêpes font fureurs ! Et ceci malgré un prix qui ferait fuir tout bon français, 4,50$NZ la baguette, soit 3€ … on ne va pas en manger tous les jours ! La boulanger actuel n’est pas français mais l’on retrouve quand même une employée qui parle français et vous accueille avec un grand « BONJOUR ».

La deuxième boutique à jouer est celle du Meniscus Wine Lounge (un des vignobles dans lequel nous avons d’ailleurs eu la chance de travailler). A l’extérieur on retrouve des décorations aux couleurs de la France et à l’intérieur une décoration inspirée de la maison de Monet à Giverny en Normandie, dont le propriétaire est un grand admirateur. N’oublions pas le CD de musique français qui tourne en boucle toute la journée mais dont le commerçant n’a pas l’air de se lasser. 

Un folklore assumé et qui, selon ses propriétaires, fonctionne parfaitement. Comme nous le précise, quand les centaines de Chinois débarquent de leur bateau pour passer la matinée à « Akaroa the French Village » que s’attendent-ils à trouver ? Des drapeaux, de la musique, une ambiance, une culture française ! Et c’est vrai que c’est exactement ce que l’on retrouve en visitant cette boutique. 

 

 

Nous avons eu un véritable coup de coeur pour ce village aux paysages à couper le souffle. Nous nous sommes aussi rendu compte à quel point l’histoire peut avoir un rôle clé dans la promotion touristique d’un village ou d’une ville et à quel point se servir de certains « clichés » peut au final être un très bon argument touristique, sans compter que cela permet également de développer les commerces locaux. 

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Dans la lignée de mes engagements personnels, j'accompagne au quotidien, les offices de tourisme vers un tourisme plus durable. Au sein de la MONA, mon terrain de jeu s'étend sur tout le Sud Ouest que j'aime arpenter et connaître dans les moindres détails. Toujours à la recherche d'inspiration, de partage et d'apprentissage, je suis à votre dispo pour échanger autour de mes sujets de prédilection (durable, communication, numérique, elearning et [...]
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