Au lendemain des Rencontres Nationales du Etourisme, j’adore aller me nourrir des réactions des participants sur les réseaux sociaux, car j’y retrouve cette « saveur particulière du vendredi » : des enseignements, des remerciements, des sentiments et finalement beaucoup d’amour qui témoignent de l’état d’esprit de cette manifestation définitivement hors norme…
Pour la 21ème édition, les posts Linkedin qui sont remontés sur mon fil n’échappaient pas à la règle. Et comme je venais de vivre trois jours à parler IA, manger IA, échanger IA, j’ai eu le réflexe : comment demander à mes assistants (Gemini et Chat Gpt) de faire ressortir la substantifique moëlle des 20 posts dont je les ai nourris… Voici un nuage de mots sur les thématiques qui ressortent du réseau social où chacun et chacune a consigné son compte-rendu.

Déjà, ce qui fait plaisir, c’est que les trois mots fil rouge de cette édition, à savoir Communautés, Récits et Attentions ressortent dans de nombreux commentaires. Même si l’intelligence artificielle, la Data et la Gen Z s’affichent très forts.
Le crayon de Pau

Giulia David était aux ET21 à Pau, et nous avons eu droit à son coup de crayon, elle qui sait magnifiquement interpréter les propos des intervenants. Aussi, je ne résiste pas au plaisir de vous livrer quelques-unes de ses sketchnotes, prises à la volée au fur et à mesure de l’évènement, et plus particulièrement à l’occasion des puissantes conférences du mercredi matin.
Sur le mot « communauté » avec l’incroyable témoignage de Geneviève Aubry qui anime sa communauté pour « guérir un lac » en Abitibi Témiscamingue au Québec…

Sur les symétries des attentions, un thème dévéloppé avec brio par Jean-Baptiste Soubaigné : porter autant attention à ses équipes qu’à ses clients…

Sur le tourisme régénératif, où Grégory Guzzo nous a expliqué le « cimetière des mots usés »

Et enfin les attentions de Pierre Eloy avec un « Ker » gros comme cela…

Gen Z, IA, récits et attentions
J’ai eu le plaisir de participer à la conclusion de ces rencontres, avec les incontournables Laurence Giuliani, Laurent Pierre Gilliard et Jean-Baptiste Soubaigné. Mais également avec Marius Blanc, porte-parole du groupe du Conseil Régional des Jeunes, qui ont suivi nos trois jours de travaux. Représentant la Gen Z, leur parole a été entendue par les participants, avec un grand « faites-nous confiance! ».
Sur l’Intelligence artificielle : en effet, durant ces trois journées, l’IA a été sur tous les micros et dans de nombreuses discussions. Avec, j’ai l’impression, une grande lucidité des intervenants et des participants. Voici ce que j’en ai retenu :
- nos clients se servent et se serviront de plus en plus de l’IA : pour construire leur séjour, pour s’informer, pour visiter, attendant une hyperpersonnalisation des contenus. Si vous en voulez la preuve, regardez comment fonctionne la génération Z, sur cette présentation de Claire Gallic.
- Oui, l’IA pose de sèrieux problèmes. D’un point de vue environnemental, d’un point de vue de l’évolution du fonctionnement de notre cerveau et des différents biais. Tous les intervenants sont d’accord la-dessus.
- Non, on ne peut pas faire sans l’IA. Car elle est déjà dans les organisations, et ce n’est plus possible de passer à coté. Le challenge, en 2025 est essentiellement managérial. Comment adopter l’IA, faire une charte, l’intégrer à sa politique d’entreprise. Une obligation finalement assez enthousiasmante pour les participants.
Laurence, qui présentait sa conclusion sur « les récits », est arrivée un peu en retard sur scène tellement son dernier atelier sur les récits passionnait les participants. Voic sa synthèse :
- des participant·es qui mettent les mains dans l’encre : un atelier d’écriture de récits de territoire qui réunit + 20 personnes, plongées dans le silence de la création et la densité d’une écoute attentive
- un temps introductif en plénière pour sauver le terme de récit du cimetière des mots usés. Où l’on comprend que les récits fondent nos civilisations, et notre capacité à vivre ensemble. Le récit est le socle commun de nos sociétés, il nous permet de faire communauté, de faire émerger un « nous », une identité, une singularité.
- des territoires qui ont abouti leurs récits : Nouvelle-Aquitaine pour un tourisme engagé et soutenable, Traversée bretonne pour une ode slamée aux cyclistes, Pas-de-Calais Tourisme pour des futurs créatifs et résilients.
- des récits portés par des non-humains, car oui, que seraient le guide sans sa montagne, le kayakiste sans sa rivière et les poissons d’argile sans le Lac Osisko ? Ici le récit interroge la (qualité de la) relation de l’humain à son environnement, que le biomimétisme nourrit généreusement.
- des histoires racontées par des châtaignes et des coquillages, mais surtout par le coeur et dans une bienveillance qui nous a soufflés
- des récits qui croisent des IA ; pour le moment ces deux-là se regardent de loin, mais nul doute que le mariage se consomme rapidement, à nous de décider sous quels auspices.
Enfin Jean-Baptiste a vécu ses rencontres sans se fixer d’objectifs précis en matière de suivi de contenu, mais en allant à la rencontre des participants et exposants : écouter, comprendre. Voici ce qu’il en a sorti :
3 points stimulants :
> La mixité des formes de contenus pour s’y retrouver quelque soit sa fibre et son attente :
– du fond, de la recherche, de la prise de hauteur :
– du didactique avec des méthodes, des décryptages d’expérience
– participatif, toujours, surtout sur le mardi aprem, pour un juste équilibre entre participer et écouter pendant 2,5 jours.
> des sujets « pas de côté » qui nourrit notre auto-centrage parfois mais « les #ET savent regarder ailleurs » : esport, ciné, handicap, capital mental
> la qualité des conférenciers : entre les conf d’ouvertures, les 15 min et les conf de jeudi, tout aurait pu être interchangeable au regard de la qualité des propos
« J’ai fait un congrès le mois dernier, vous êtes à des années lumières devant sur les formats de conférences«
« C’était ma première fois, j’ai pris une claque sur l’énergie, le buillonnement de l’événement et le sentiment de communauté dans laquellle on se sent intégrer«
2 points de warning :
> Échanges avec les entreprises : Auprès des start-ups, toujours une pédagogie forte à faire pour expliquer le modèle des OGD, complexe et pas la poule aux oeufs d’or pour toucher les entreprises du tourisme sur les territoires. Auprès des entreprises bien implantées et start-up : un salon de relationnel client, de découverte de solutions, mais pas systématiquement de transformation commerciale. Cependant, au bout de 2-3 ans, la récurrence crée la commercialisation
> Placement de produits : les échanges ont aussi fait remonter quelques pratiques de placements de produits lors d’intervention en ateliers et conf. Les participants sont assez critiques sur le sujet car les #ET ont toujours réussi par leur ADN à se préserver de ça avec des intervenants d’une grande qualité qui poussent leur expertise mais pas forcément leur produit.
Et les #ET22?
Laurent Pierre Gilliard, qui au nom d’UNITEC organise ses rencontres avec la MONA et Ludovic Dublanchet nous a confirmé deux choses : il y aura moins d’argent public à l’avenir, car après 15 ans de soutien sans faille, la Région Nouvelle Aquitaine contrainte financièrement, va cesser son financement à partir de 2026. Mais il y aura des #ET22, peut-être ailleurs, peut-être sous un autre format. Ce qu’il y a de sur, c’est que cela va continuer, même s’il faut s’adapter financièrement.
Ce simple nuage de mots, analyse IA des posts Linkedin du lendemain avec la commande « les sentiments qui ressortent », montre en effet que avec autant d’enthousiasme et de bienveillance, il faut absolument se retrouver en 2026!
