La géolocalisation au service du développement touristique des collectivités territoriales

Publié le 28 septembre 2011
5 min

En juillet, je relayais, sur mon blog personnel, l’enquête d’Emilie Nanty sur le thème de « la géolocalisation, applications mobiles et tourisme ». Plus d’une centaine de réponses plus tard, … le mémoire est aujourd’hui achevé et Emilie a eu la gentillesse de m’en faire parvenir un exemplaire.

Plus précisément, ce travail réalisé, dans le cadre d’un master de l’Université Paul Verlaine – Metz, s’intéresse à la géolocalisation au service du développement touristique des collectivités. Il analyse l’intérêt pour les collectivités territoriales d’avoir recours aux services de géolocalisation pour la valorisation de leurs territoires. Je vous en propose une synthèse.

Pour commencer, l’auteur démontre le recours de plus en plus important aux technologies de l’information et de la communication, de la part des régions, départements et communes, pour développer leurs missions de service public (aide sociale, culture, emploi, transport et bien sûr ce qui nous intéresse ici : développement touristique…) De nouvelles pratiques de communication ont émergé, faisant appel à des outils de plus en plus adaptés aux individus.

L’enjeu consiste à séduire le touriste en lui proposant des services répondant à ses attentes mais aussi  satisfaire les besoins des citoyens et des entreprises ancrés sur leurs territoires.

« Il est important d’expliquer que la géolocalisation apporte une plus-value par rapport à une communication traditionnelle. Elle introduit de nouvelles méthodes de communication pour les collectivités territoriales et leurs différents publics. C’est une communication localisante et en temps réel, c’est donc un procédé d’accès à l’information rapide et complète qui a tout pour séduire les consommateurs. La relation entre les collectivités territoriales et leurs publics est différente, plus proche, plus adaptée, plus personnalisée mais elle est également plus collaborative et coopératrice. »

Quelques expérimentations intéressantes relevées dans le mémoire :

  • A Los Angeles, les panneaux publicitaires disposés le long des autoroutes sont équipés de récepteurs permettant de s’adresser aux propriétaires de Mini Cooper grâce à une puce placée dans leur clé. Lors d’un passage à proximité d’un panneau, le conducteur reçoit un message personnalisé : « Bonjour, Jack, belle journée pour votre cabriolet ». « La puce a permis d’identifier le propriétaire et sa voiture parmi une base de données clients. Cette personnalisation du message va flatter le consommateur et lui montrer qu’il n’est pas qu’un numéro de série. »
  • La ville de Nancy, quant à elle, a équipé ses arbres de tags numériques. « Le sentier (numérique) de l’arbre » consiste en un parcours reliant 24 arbres équipés de flashcodes. L’utilisateur recueille sur son smartphone (version texte ou sonore) les informations concernant l’arbre devant lequel il se trouve (caractéristiques botaniques, histoire, propriétés médicinales). Ce projet intègre la géolocalisation, puisque l’on peut savoir exactement où l’on est dans la ville et où se trouvent les arbres suivants. Ce service constitue le prolongement de l’exposition « La diversité des arbres de Nancy » à la maison de la Nature en 2010. « Dans ce cas précis, le téléphone mobile devient un média complémentaire aux supports papier qui peuvent être édités par la Ville de Nancy ».
  • La ville de Venise a développé deux services, l’un à destination des touristes : « \\venice>connected« , l’autre des citoyens : « IRIS (Internet Reporting Information System) ».

    Né en février 2009, //venice>connected favorise l’accès aux services publics de la ville afin de contrôler le flux touristique et préserver le patrimoine de la ville. Le site internet (en 5 langues) permet de réserver à l’avance des prestations tout en bénéficiant d’avantages (tarification spéciale, accès aux musées plus rapide, utilisation des toilettes publiques, accès aux parkings municipaux, accès au WiFi …).

    Pour l’instant, //venice>connected n’a pas d’application mobile mais « nous y pensons. La Ville de Venise est en train de créer une application qui permettra de visiter la ville. Quand vous serez à Venise, vous pourrez avoir plus d’informations sur les musées et les monuments, avoir des itinéraires de tourisme soutenable, des informations sur les transports publics … Je pense que l’application sera prête à la fin de cette année » assure Francesca Perotto, responsable du projet.

    IRIS met à contribution le citoyen qui a la possibilité de prendre en photo des désagréments rencontrés (des poubelles non ramassées par exemple) et d’en référer directement au service compétent de la ville via l’envoi de la photo. Cela permet de communiquer les problèmes de maintenance urbaine directement sur la carte de la ville.

    ARGOS, un autre service, basé sur un système de webcam le long du canal, permet de connaitre en temps réel l’état du trafic sur le grand canal et ainsi d’anticiper les problèmes de circulation et de contrôler l’environnement.

 

Concernant les résultats du questionnaire

Il est intéressant de noter les différents types de services attendus lors du téléchargement d’une application mobile :

  • 71% recherchent des restaurants, bars ou cafés à proximité de l’endroit où ils se trouvent
  • 71% utilisent les cartes géolocalisées
  • 65% utilisent la fonction GPS du mobile
  • 59% calculent un itinéraire pour se rendre d’un lieu à un autre
  • 62% cherchent des informations sur les lieux et monuments qui les entourent
  • 24% regardent les avis des autres utilisateurs
  • 18% utilisent les services de réalité augmentée récemment développés
  • 79% souhaitent une information en temps réel
  • 32% souhaitent des informations personnalisées.
  • 65% des personnes interrogées aiment la gratuité des applications mobiles

Autres résultats :

La moitié des répondants déclare télécharger une application mobile en lien avec le lieu de son séjour.

Les photos ou vidéos de vacances sont les plus facilement partagées sur les applications mobiles (à 50%), viennent ensuite les avis sur le lieu de vacances (38%), ceux sur les restaurants, cafés, bars (32%) et sur un mode d’hébergement (32%).

Sans surprise, les services de géolocalisation sont majoritairement utilisés pour chercher un itinéraire (89%) et se positionner sur une carte (83 %) lors de voyages (74%), de sorties au restaurant, dans un bar… (63%) ou de déplacements professionnels (59%).

Outre les applications mobiles destinées aux touristes faisant la part belle aux cartes interactives (Emilie présente notamment « Un grand week-end à Metz« ), celles destinées aux acteurs de la ville font aussi leur essor. Elles renforcent les liens entre habitants, entreprises, commerçants et élus.

A la lecture du travail d’Emilie, la géolocalisation semble véritablement trouver sa place dans les stratégies de communication des collectivités territoriales : « Ce nouveau dispositif de communication cherche à développer une nouvelle relation entre les touristes et le territoire d’une part, entre les touristes et les collectivités territoriales d’autre part et entre les touristes eux-mêmes. Il vise à véhiculer de l’information, à favoriser les échanges de contenus multimédias par les utilisateurs eux-mêmes et offre également des opportunités originales d’interactions entre les utilisateurs, ce qui permet d’obtenir une dynamique interactionnelle différente de ce que l’on connaissait auparavant. »

Par contre étonnamment dans les 90 pages pas un mot sur Foursquare…
J’espère qu’Emilie Nanty rendra public son travail sur le web pour que les personnes intéressées puissent le consulter, mon résumé n’est pas exhaustif 😉

EDIT 4/10/11 : les liens relatifs au mémoire sur Calaméo :
– Pour le mémoire : http://fr.calameo.com/books/0004668325b2739b10297
– Pour les annexes du mémoire : http://fr.calameo.com/books/0004668321322d51c8fc4

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Stéphanie a 34 ans, elle assura, entre juin 2007 et décembre 2011, la fonction de webmaster éditorial pour le site de l’agence de voyages pour célibataires à Paris CpourNous.com. Elle a suivi le master professionnel web éditorial de l’université de Poitiers, après une maîtrise des sciences de l’information et de la documentation à Bordeaux. Depuis mai 2012, Stéphanie est Community Manager pour Belambra Clubs. Passionnée d’Internet, Stéphanie avait mis à [...]
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