Et les contenus générés par les utilisateurs (UGC), vous en faites quoi?

Publié le 28 juillet 2025
6 min

À pareille date ou presque l’année dernière, je vous rappelais ici-même l’importance du storytelling sur votre site web. Et dans une des solutions évoquées dans cet article, je faisais une brève allusion aux contenus générés par les utilisateurs – ce qu’on appelle communément le UGC, acronyme anglais pour user generated content.

Or, dans un monde numérique où la recherche en ligne se transforme et se déplace de plus en plus vers les outils d’IA générative ainsi que les médias sociaux, quels sont les impacts pour les destinations et les entreprises touristiques au coeur de l’offre d’un territoire? Et surtout, quel est le potentiel qui découle des contenus générés par des utilisateurs, voire même des influenceurs, pour votre marketing touristique?

Google intègre dorénavant les contenus provenant d’Instagram

Déjà, je ne sais pas si vous avez vu passer cette nouvelle, mais depuis le 10 juillet 2025, Google intègre et indexe dorénavant les contenus d’Instagram au sein de son moteur de recherche, incluant son outil d’IA générative, Gemini. Grosse nouvelle? Énorme!!

Cela veut donc dire que les photos, carrousels, reels et autres contenus partagés sur le compte Instagram d’un hôtel, d’un attrait ou d’un resto, vont contribuer au référencement naturel des entreprises et de la destination en question!

Exemple de publication dans Instagram, dans laquelle on peut géo-localiser, insérer un alt-image et s’assurer que les textes comportent des mots-clés susceptibles d’être utilisés lors de requêtes effectuées par notre clientèle cible.

Mais voilà, un des nombreux défis qui guettent les socio-pros en tourisme est le manque de temps ou d’inspiration pour alimenter adéquatement les médias sociaux clés: Facebook, Instagram, TikTok, Linkedin et/ou YouTube. Toutes des plateformes, soit dit en passant, où on peut et l’on doit intégrer des composantes SEO au moment de publier. C’est-à-dire insérer des mots-clés pertinents, définir l’image avec un texte alternatif, géolocaliser, identifier des gens, etc.

Même exemple, mais cette fois-ci sur Linkedin où les contenus sont également indexés dans les moteurs de recherche depuis quelques années déjà.

Or si votre destination ou votre entreprise n’a pas le temps de bien alimenter votre présence sur les médias sociaux, pourquoi ne pas utiliser les contenus générés par les utilisateurs, en les repartageant tout simplement?

Partager les contenus générés par les utilisateurs (UGC), une bonne idée?

OUI! Et voici plusieurs bonnes raisons à considérer justement à cet effet.

D’une part, le contenu publié par Pierre, Jean ou Jacques sur Instagram sera par définition toujours (sauf exception) plus authentique que le contenu publié par une marque ou une entreprise. On s’entend, une business a habituellement des standards plus élevés, un branding à respecter, une tonalité cohérente et donc, plus de contraintes dans la production. Le voyageur lambda, lui, n’en a cure. Ses contenus seront donc souvent considérés comme étant plus authentiques!

Exemple de contenu – image du compte @4000hikes – partagée par une destination – Tourisme Charlevoix, au Québec. Assurez-vous d’obtenir la permission de l’utilisateur avant le partage, question d’éviter des quiproquos par la suite…

D’autre part, ces utilisateurs ont leur propre audience et communauté. En les identifiant (tag) dans la republication, cette audience et communauté sera potentiellement incluse dans l’algorithme de la plateforme, servant ainsi à faire découvrir le compte de votre entreprise ou destination auprès d’une nouvelle audience.

Il y a aussi une question de crédibilité à prendre en considération. Votre station de ski vient de recevoir une grosse bordée de neige après des semaines de sécheresse et de temps doux? Les conditions sont sublimes? Mouais, c’est possible, mais si vous le dites sur votre médias sociaux, il est bien possible que certains en doutent. Par contre, si vous partagez les stories, les reels ou les publications d’utilisateurs qui sont présentement en train de dévaler vos pistes dans la neige poudreuse, alors là, pas de doute: la neige est bien au rendez-vous!

Exemple tiré du compte Instagram de la montagne Tremblant, dans les Laurentides. Dans cet story, on y partage le contenu originalement partagé par @train.withchan et @fitnesswithash

Évidemment, il y a bien quelques aspects avec lesquels on voudra faire attention quand vient le temps de publier des contenus générés par les utilisateurs. J’ai d’ailleurs demandé à ChatGPT de me résumer les avantages et inconvénients (ou écueils à éviter) quand vient le temps de partager ce type de contenu.

Voici également quelques conseils pratiques si vous comptez aller de l’avant avec l’intégration de UGC dans votre approche marketing future:

  • Demander systématiquement l’autorisation (en privé ou via commentaire). L’utilisateur sera certes flatté, et de plus, vous vous évitez des imbroglios plus tard sur la personnes vous réclame des sous ou cherche compensation.
  • Attribuer clairement le crédit au créateur original. C’est la moindre des choses, direz-vous, mais si on le mentionne c’est parce que ce n’est pas tout le monde qui le fait, malheureusement.
  • Définir et partager des directives claires sur le type de contenu souhaité (ton, qualité, valeurs). Ça, c’est si vous avez convenu en amont d’une collaboration avec un ou des créateurs de contenu, bien sûr!
  • Surveiller régulièrement le contenu partagé et réagir rapidement aux éventuelles controverses. Rien de tel qu’une marque proactive qui amplifie les contenus publiés par des utilisateurs – tout le monde y gagne au change!
  • Combiner UGC avec du contenu original de marque pour garder l’équilibre et maintenir une image cohérente. Parce que les contenus d’utilisateurs, c’est bien, mais ça ne remplacera jamais votre oeil, votre saveur et votre tonalité bien à vous.

Quid des influenceurs?

Qu’en est-il des créateurs de contenu qui ont de plus larges communautés, ceux et celles qu’on appellent aussi « influenceurs »? Évidemment, vous aurez compris qu’il s’agit de contenu tout autant pertinent pour votre destination et votre entreprise touristique. Pour rappel, je vous invite d’ailleurs à lire ou relire cet article paru ici-même sur le blogue… en 2018! Les influenceurs et votre marketing de destination

La démarche est assez similaire quand vient le temps de mettre en place une stratégie avec des influenceurs, mais comme il s’agit de gens qui ont une dimension plus professionnelle, on intègre très souvent alors une dynamique commerciale avec rémunération et/ou compensation sous forme de prestation (avec les coûts que cela suppose).

Les contenus des influenceuses et influenceurs sont donc une forme d’UGC, car les contenus ne résident habituellement pas sur vos comptes de médias sociaux – sauf dans le cas de collaborations ou account takeovers – et ils contribuent dès lors au rayonnement de votre marque dans l’écosystème numérique.

C’est d’ailleurs une des tactiques que l’on voit gagner en popularité pour des marques et organisations qui cherchent à obtenir plus de mentions dans les moteurs de recherche, particulièrement les moteurs d’IA générative tels que Mistral, ChatGPT, Gemini, Perplexity, DeepSeek ou Claude. Quand il est question de découvrabilité, les mentions par des utilisateurs sur des sites tiers deviennent une variable importante, au même titre que les avis publiés sur des sites tels TripAdvisor, Yelp ou Google.

Bref, on n’a pas fini d’entendre parler d’UGC et d’influenceurs, voire même d’en découvrir de nouveaux complètement générés par l’IA générative… (si, si… allez lire Influence, IA et tourisme pour vous en convaincre)

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Frédéric Gonzalo est un passionné du marketing et des communications, oeuvrant depuis plus de 25 ans dans le monde du tourisme et du voyage. Début 2012, il fonde Gonzo Marketing et agit à titre de consultant en stratégie marketing, conférencier et formateur sur l’utilisation des nouvelles technologies (web, médias sociaux, mobilité). Il écrit régulièrement pour le bulletin TourismExpress ainsi que PAX Magazine, en plus de rédiger en anglais pour plusieurs [...]
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