Les ET18, qui se sont déroulées la semaine dernière à Pau affichaient trois mots, trois notions, trois univers qui faisaient le fil rouge du programme et qui ont aussi alimenté toutes les discussions. Ces trois substantifs sont en effet lourds de sens, d’ambition, et de débat : humain, nature, et métaverse…
Comment ces trois mots se retrouvent au centre de la vie de 900 personnes réunis pour trois jours dans un Palais Beaumont magnifique et luxuriant ouvert sur la chaîne des Pyrénées ?
L’humain, l’ouverture, les accents
Le talentueux Pierre Eloy, dont la généreuse humanité accueillait chaque visiteur à l’entrée du palais Beaumont (à travers une superbe photo en pied), le talentueux Pierre, donc, a partagé vendredi sur les réseaux sociaux sa vision des rencontres : « au fond, les Rencontres du etourisme de Pau devraient vraiment juste s’appeler les Rencontres … peut être qu’on aurait même pas besoin de programme, juste une heure et un lieu de rendez vous… et le reste… on l’invente à coups de sourire, d’expertises, de chants, d’apéros parce que le plus important dans tout ca … c’est bien la Rencontre …«
C’est vrai que la même alchimie prend chaque année au pied des Pyrénées : des rencontres, des apéros, des moments partagés, en somme de la fraternité entre acteurs d’une économie qui voudraient justement que le tourisme soit plus qu’une économie…
Comme me le disait Robert Mercure, le DG de Destination Québec donc c’était le première participation, « il y a vraiment de bonnes vibes ici ». Quelque chose d’indescriptible, d’essentiel, de non prévisible.
Le coté humain de ces ET, nous l’avons ressenti dès les premières minutes, avec la vidéo « bien accentuée » concoctée par Pierre et Ludovic, qui mettait en scène toute une communauté. J’emprunte les mots de Corinne Felten pour les qualifier : « Un décollage énergisant, avec de l’humain, des accents, des bouilles, des convictions, de la fierté affirmée en musique, tous en choeur avec le cœur«
Nature : et si on faisait plutôt que de juste en parler?
La préoccupation du durable est présente depuis quelques années aux ET, avec notamment la présentation d’un manifeste pour engager les OGD vers un tourisme durable : c’était en 2018, pour les #ET14.
Mais si affirmer son ambition d’un tourisme durable c’est sympa, ce n’est vraiment pas suffisant. Ca peut m^me être énervant d’entendre que chaque destination « veut être numéro un en tourisme durable », comme le rappelait Jean Pinard lors de la table ronde « voyager bas carbone ».
On a donc eu droit à des propositions et des solutions pour être plus vertueux, pour changer nos fonctionnements.
J’ai retenu trois moments : une intervention de Sébastien Repeto, de My Destination, sur le numérique responsable : oui, il y a des solutions, à la fois pour avoir des productions numériques moins carbonnées, mais également en se servant du contenu publié comme porte-voix pour la planète. L’alliance du Green IT (un numérique moins polluant) et du IT for good (impact social positif)
L’atelier « KPI, c’est fini, la croissance c’est du pipeau ! » a aussi posé les bases d’une manière différente de mesurer la performance des destinations, en passant du « quantitatif au qualitatif ».
Enfin la table ronde « voyager bas carbone » a eu l’avantage d’éviter toute langue de bois ! Après une présentation de chiffres du shift project sur l’impact du transport dans les émissions de GES du tourisme, Renaud Lagrave, vice-président de la Région Nouvelle-Aquitaine en charge des transports, Jean Pinard, directeur du CRTL d’Occitanie, et Julien Labaca, consultant spécialisé dans les mobilités ont engagé un débat des plus pragmatiques. Ce sera un plaisir de revisionner cette table ronde qui allait vers des propositions concrètes. Comme par exemple celle de Jean Pinard : « si on veut maintenir de la croissance pour notre économie, et bien c’est de construire une croissance à vocation sociale, qui aurait pour objectif prioritaire de faire passer le taux de départ en vacances des français, de 60 à 80% comme dans les pays scandinave. Plus 20 points de taux de départ = 14 millions de français soit 35% de clientèle française en plus. C’est ÉNORME, et c’est notre seul enjeu de croissance dans une approche de découplage économique qui permettrait une baisse des consommations de ressources et des impacts environnementaux ».
Métaverse et controverse
On aurait pu organiser une belle battle entre Denis Genevois et François-Xavier Goemaere. Le premier a commis un 15 minutes chrono (conclu en chanson…) qui renversait quelque peu le métaverse : des investissements aux mains de puissants groupes internationaux, un impact carbone désastreux, un déconstruction des rapports humains chers au tourisme…
François Xavier Goemaere, qui représentait à Pau, Wytland, une plateforme de voyage sur le web3 a défendu avec vigueur l’intérêt du métaverse pour le tourisme : « des études sérieuses montrent que demain le secteur du travel sera celui qui sera le plus disrupté par le métaverse« . Sa position est également défendable : puisque demain, avec l’évolution technologique, tout le monde sera dans les mondes vituels, il y aura aussi nos clients. Donc autant investir dès maintenant le métaverse qui sera dans quelques années aussi évident que les réseaux sociaux!
Finalement, une des questions de ces #ET18 aura concerné les écrans, qui mobilisent de plus en plus de temps libre : sont-ils nos alliés ou nos ennemis?
Des #ET18 aux #FIT9
Après ce moment incroyable palois, nous sommes un certain nombre à nous rendre à Nice cette semaine pour les Francophonies de l’Innovation Touristique : pour cette neuvième édition des FIT, nous allons réfléchir aux transformations humaines du tourisme. La conférence de restitution sera accessible à distance. Elle se déroule mercredi 19 octobre à 17H30, voici le lien pour vous inscrire : https://app.livestorm.co/cci-nice-cote-d-azur/francophonies-conference-pleniere