Quelques bricoles qui ont attiré mon attention

Publié le 4 décembre 2025
7 min

L’automne, c’est avant tout la haute saison des séminaires, rencontres, consultations, réflexions en tout genre, et donc l’occasion de croiser beaucoup de gens qui vont affirmer beaucoup de choses, souvent super, parfois wtf ! Voilà de mon côté ce que j’en retire pour mon dernier billet de l’année.

L’IA partout, tout le temps

Il y a les enthousiastes, les réfractaires, les évangélistes, les modérés, les flippants, mais une chose est sûre, vous n’avez pas pu échapper à une intervention sur l’IA, entre injonction et petit coup de flip !

Si vous voulez vous tenir informés, nos cousins outre-atlantique sont partis avec un petit temps d’avance de par leur proximité du pays d’où tout a tendance à partir et leur appétence plus prononcée pour l’innovation technologique. Vous suivez donc probablement sur LinkedIn les Jean-Philippe Duchesneau, Paul Arseneault, Pierre Bellerose, Lysandre Michaud-Verreault, Marie-Hélène Raymond, ou Dominic Gallant, créateurs et/ou membres du collectif IA Tourisme, que vous avez pu croiser d’ailleurs ces derniers aux Rencontres etourisme à Pau et dans d’autres cénacles.

On a pris la suite en France avec un programme d’Ambassadeurs Osez l’IA dans lequel le tourisme est représenté par Marion Carré, Présidente d’Ask Mona, et Nicolas François, Directeur Digital de l’ARET Grand Est et créateur de la newsletter, et maintenant du site IA, Tech & Travel Café. C’est d’ailleurs un plaisir sans cesse renouvelé d’écouter Nicolas en conférences et ateliers nous tenir au jus des évolutions et nous aider à y voir plus clair dans le champ des possibles techniques et éthiques. On le retrouve aussi sur Youtube sur la chaîne « 30 minutes IA et Tourisme » aux côtés de Jean-Philippe cité plus haut, Benoît Dudragne sous la houlette de notre rédac’ chef Jean-Luc Boulin. Et puis bien sûr, nombre d’entre vous ont déjà dû suivre une formation sur le sujet, parmi les multiples proposées dans les plans de formation, et notamment avec nos consultants et formateurs bien connus que sont Pierre Eloy de Touristic, toute l’équipe d’id-rezo ou encore Jean-Jérôme Danton que j’ai personnellement eu l’occasion d’écouter à de nombreuses reprises.

Voilà, avec ce « LinkedIn Name Dropping » de quoi alimenter ta veille sur le sujet si tu ne l’avais pas encore fait…

D’un autre côté, le clan des questionneurs interrogateurs modérateurs n’est pas en reste. Sur ce même blog, Cédric Chabry revenait sur la mort (une nouvelle fois) annoncée des sites web face à l’émergence de l’IA, et Sébastien Repeto s’inquiétait de l’arrivée de Sora 2 et du tombereau de fake video qui va inévitablement nous envahir. Je n’ai pas eu le temps de me faire un idée claire sur la question, pris que je suis par les répets en vue de ma prochaine tournée dans toute la France…

Vidéo générée sur Sora2 avec le simple prompt « @dublanchet donne un concert de rap »

Et puis j’avais déjà eu l’occasion dans un article de septembre 2024 de questionner le sexisme, le racisme, et l’homophobie de l’IA, mais Géraldine Vivo l’a fait de façon beaucoup plus approfondie en vue d’un atelier « Regards sur l’IA » aux #ET21 à Pau, malheureusement non capté. Mais Cécile et Laurence d’OK Juno vous proposent une séance de rattrapage avec un bel entretien de 42mn sur ce sujet.

Mais LA question du moment, c’est évidemment comment être « découvrable » sur ces outils IA, comment travailler mon GEO, est-ce que c’est similaire au SEO, que va devenir mon site internet, et c’est reparti comme en 40, avec son lot d’apprentis sorciers qui savent tout mieux que les autres et vous propose LA prestation idéale. Là aussi, il va falloir faire preuve de vigilance.

La recherche Zero click promise par tous ces outils, et Google en premier lieu avec son AI Mode et ses AI Overviews, pose vraiment question. Leur irruption dans de nombreux autres pays permet déjà de constater d’impressionnantes baisses de fréquentation, généralement à deux chiffres selon les secteurs. Autant vous dire qu’il va probablement falloir changer d’indicateurs de performance pour votre AG/CA de 2026 !

Pas d’affolement malgré tout, d’une part, parce que si vous faites du bon boulot sur votre SEO, et au vu de l’autorité que vous représentez dans votre secteur, votre GEO ne devrait pas être trop mauvais. Si vos données sont bien structurées, ce sera encore mieux, et Cédric l’explique encore une fois très bien dans son billet cité plus haut.

On parle aussi beaucoup de la « concurrence » que représenterait Chat GPT et consorts pour les « vieux » moteurs de recherche, et donc essentiellement Google. Nicolas François nous a présenté un graphique que je reprends ci dessous démontrant qu’il y avait encore de la marge…

Et au-delà, dans un article du même prestataire Sparktoro, on découvre qu’aux États-Unis, l’augmentation de l’utilisation des outils IA n’amenuise pas le nombre de requêtes sur Google. Je me demande simplement comment Google va continuer à vendre de l’ads s’il les rend de moins en moins visibles, et vu que la publicité représente toujours 3/4 de son chiffre d’affaires, il semble délicat de s’en priver. Et de toute façon, Chat GPT et consorts ne peuvent guère compter sur le vente de comptes payants pour rentabiliser leurs colossaux investissements, on va donc probablement très prochainement entrer dans une bataille publicitaire, au-delà de celle qui a commencé sur les navigateurs avec les sorties d’Atlas pour Open AI et de Comet pour Perplexity, où là encore Chrome garde une sacré avance.

En conclusion, je ne me fais guère de souci pour l’ami Google, qui commence à répliquer pied à pied, même si le choix de ses nouveaux noms de produits laisse à penser qu’il se moque un peu de ses concurrents (Cf. Nano Banana), un peu plus pour Apple qui en dehors de versionner ses multiples produits semble bien en retard sur son IA maison, avec un Siri qui peine à suivre, son boss de l’IA qui quitte le navire, et des rumeurs de recours en externe, à la concurrence, bien loin du traditionnel modèle captif et exclusif de la marque à la pomme.

Et puis il y a le tourisme de santé, de réparation, les prescriptions de nature

Là aussi, nos cousins québécois avaient largement pris de l’avance en rendant prescriptible des visites de Musées, des études ayant démontré les bienfaits apportés par ce type d’activité notamment dans le cas de dépressions.

Chez nous, Jean-Philippe Gold a mené le CRT Hauts de France vers ce qu’il nommait un tourisme de réparation depuis déjà quelques années. Après l’experience economy selon Joe Pine mis en oeuvre en Picardie, puis le tourisme transformationnel qui lui a succédé, la récente plate-forme d’expériences de week-ends communique avec le slogan : « Ici, la générosité devient ressourcement ». (plus d’infos sur le site pro des Hauts de France).

La Suède a elle aussi choisi de communiquer sur les bienfaits de sa destination pour les visiteurs, avec comme à l’habitude des campagnes scandinaves, un mélange d’humour et de sérieux qui fait souvent mouche. Pas sûr néanmoins que les actuelles discussions sur le PLFSS ne permette en 2026 à votre médecin de vous prescrire un voyage en Suède (ou alors, à votre charge…).

Et puis récemment, en Ardenne belge, j’ai assisté à l’intervention de Nolwenn Lechien, infirmière de profession et Coordinatrice de projet santé communautaire au Centre de Santé Intégré des Carrières, qui fait la promotion des prescription de nature, de nombreux travaux ayant démontré le lien bénéfique entre nature et santé.

« Prescrire de la nature, c’est l’acte d’un professionnel de santé qui va prescrire à un patient, en complément d’un traitement traditionnel, de passer plus de temps en nature. La nature permet une amélioration de l’immunité, de la fréquence cardiaque, de la tension artérielle, de l’humeur, de la concentration, … Elle diminue le stress, l’anxiété et les états dépressifs. » nous a expliqué Nolwenn.

En conclusion, tu vas pouvoir soigner tes maux de tête dû aux multiples questionnements et stress que te cause l’intégration de l’IA dans ton boulot, ta stratégie, ta vie perso et allant profiter un peu plus de la nature, et selon les prédicateurs Bill Gates et Elon Musk, ou les PDG de Zoom, NVIDIA et autres mastodontes du numérique, tu vas pouvoir vraiment profiter de la nature d’ici une dizaine d’années vu qu’ils nous prédisent la fin du travail et recommandent de réfléchir à un revenu universel (allez Benoît Hamon, un retour en politique est envisageable !).

Je partage l'article
Voir les commentaires
0
397 articles
Ludovic a démarré sa carrière en Auvergne, à l’Agence Régionale de Développement, puis dans un cabinet conseil sur les stratégies TIC des collectivités locales. Il a rejoint en 2002 l’Ardesi Midi-Pyrénées (Agence du Numérique) et a plus particulièrement en charge le tourisme et la culture. C'est dans ce cadre qu'il lance les Rencontres Nationales du etourisme institutionnel dont il organisera les six premières éditions à Toulouse. À son compte depuis [...]
Voir les 0 commentaires
Également sur etourisme.info