Résa en ligne : quel avenir pour les institutionnels ?

Publié le 21 juillet 2010
3 min

Il y a quatre ans et demi, « Jean-Luc »:https://www.etourisme.info/article/18/8-des-resa-en-ligne-se-font-sur-des-sites-doffices-de-tourisme reprenait une info du journal du net signalant que 8% des résa en ligne se faisaient via les sites d’offices du tourisme.

Dommage que l’étude n’ait pas été refaite car on pourrait mesurer la part de marché des institutionnels dans un contexte d’explosion de la réservation en ligne.

Par rapport à 2006, le changement fondamental tient aujourd’hui à la dépendance des hôteliers et des loueurs vis à vis du web. Plus exactement vis à vis de quelques opérateurs du web : le « groupe expedia »:http://www.expedia.fr/, le « groupe home away »:http://www.homeaway.fr/, et divers sites comme « federal-hotel »:http://fr.federal-hotel.com/, « venere.com »:http://www.venere.com/fr/, hotels.com (ah ben non, flûte, celui-là aussi appartient à expedia), etc.

En concentrant les offres au sein de leurs bases de données, ces opérateurs cadenassent la visibilité sur les moteurs de recherche et affirment leurs marques, grâce à des opérations de communication plurimédias (web, radio, journaux, télé).

Dans ces conditions, et dans un contexte où les clientèles touristiques deviendront bientôt « majoritairement cyber-acheteuses de leurs vacances »:http://www.veilleinfotourisme.fr/1268394305969/0/fiche___article/, il est devenu extrêmement difficile de commercialiser sa production en direct, quand on est hôtelier ou propriétaire de gîtes ou de chambres d’hôtes.

C’est paradoxal, car le web était précisément présenté comme le moyen de se passer des intermédiaires, de marcher sur la tête des centrales et de récupérer sa comm. !

*2010, c’est la suprématie des centrales privées*. Je vous invite à lire « ce très intéressant article de tourmag.com »:http://www.tourmag.com/Hoteliers-vs-pure-players-Internet-je-t-aime-moins-non-plus_a39746.html, sur le sujet.

Trés franchement, je ne vois pas comment défendre une stratégie de vente directe à l’heure actuelle. Surtout si l’on prend conscience des tarifs exorbitants d’Adwords. A 2€ le clic pour apparaître en première page « hôtel », qui peut défendre sa place ?
D’autant plus que, par ailleurs, les centrales privées ont développé des systèmes d’affiliation judicieux qui assurent leur présence sur des plateformes d’audience (vous savez : tous ces sites, truffés de pub, qui agrègent des flux d’information touristiques et vous taillent des croupières en termes d’audience).

Certains acteurs ont toutefois développé des approches originales qui méritent qu’on y porte une grande attention.

Le « CDT Béarn Pays Basque »:http://www.tourisme64.com/ a ainsi *développé un agrégateur* qui permet d’assurer la cohérence entre les bases de données servant à l’information et celles servant à la réservation. Autrement dit, il s’agit d’éviter une perte d’audience liée au cloisonnement entre, d’un côté, des sites institutionnels purement informatifs, et, de l’autre, des sites de résa, tout aussi informatifs, donc plus complets et plus attractifs.
Le principe de fonctionnement est explicité dans « ce document »:http://pro.tourisme64.com/files/NEWSLETTER-PRO/fevrier-2010/Agregateur-tourisme64.pdf.
L’ensemble fonctionne sur la base de webservices fournis par les éditeurs des solutions de résa, et valorise les flux de syndication issus du système régional SIRTAQUI (Tourinsoft).
L’intérêt fondamental du système est, selon moi, d’ouvrir les bases de données institutionnelles sans perdre le contrôle. Autrement dit, l’info est publique et homogène (une garantie pour tous), le système de résa est libre (ou en tous les cas il a vocation à l’être), le système info-résa est unifié.
De plus, à partir du moment où les développeurs disposent de cette « API », les déclinaisons en termes de services sont relativement simples à générer. Dernière en date, « un site mobile pour les offices de la côte basque »:http://www.macotebasque.com.

Seul bémol, ce type de démarche, s’il est confiné à des territoires administrativement limités ne pourra pas faire le poids face à des bases de données mondiales. A minima, une logique régionale devrait s’imposer…

Que pensez-vous de tout ça ?

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Pierre Croizet est né en 1970, à Issoire. Il vit et travaille à Bordeaux depuis 1998. Il est diplômé de l’Institut des Hautes Etudes de Droit Rural et d’Economie Agricole (IHEDREA – Paris) et du DESS Aménagement du Territoire et Economie du Développement Local (Bordeaux IV – IERSO). Il a créé, en 2004, avec Benjamin Bastien, une des premières maisons d’édition électroniques de France, spécialisée dans les guides touristiques et [...]
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