Référencement Google : le Penguin qui rend les référenceurs manchots

Publié le 24 janvier 2013
5 min

Cet article est le deuxième d’une série consacrée à Google avec comme rédacteurs les différents intervenants de l’atelier dédié au moteur de recherche (dont le champ de compétences s’étend largement au delà de la recherche nous le verrons) lors de la huitième édition des rencontres du etourisme institutionnel à Pau en octobre 2012.

Nous parlions de l’impact de Panda sur le référencement  la semaine dernière et il est temps aujourd’hui de parler de l’autre mise à jour qui a rendu manchots une bonne tranche de référenceurs: Google Penguin.

La mise à jour “Penguin” possède des caractéristiques similaires à son aînée “Panda”: elle est également itérative, c’est à dire que la mise à jour est régulière et s’améliore dans le temps.
Toutefois, Google a été largement moins prolifique en itération avec Penguin (3 mises à jour) qu’avec Panda (plus de 20 à ce jour)

Penguin a eu un impact moins significatif sur les pages de résultats. 3% à 5% de pages chamboulées contre 12% pour Panda, mais la mise à jour a généré encore plus de buzz, car à travers elle, Google s’est clairement attaqué aux référenceurs !

Avant Penguin, nous référencions comme cela:

Densité de mots-clés

Les référencements étaient (sont) tellement habitués à cette pratique que certains calculent presque de tête le pourcentage d’occurrence d’un mot-clé dans un texte.
Cela fait pourtant longtemps que Matt Cutts explique que chaque occurrence supplémentaire est relativement moins importante pour Google que la précédente.
Il est même logique qu’à partir d’un certain nombre, l’impact soit négatif.

Pourtant, de nombreux exemples prouvent encore aujourd’hui qu’un contenu plus long, contenant plus de mots-clés, se positionne mieux qu’une page plus courte ne possédant qu’une seule fois le mot-clé.


D’innombrables occurrences de la phrase-clé « location de voiture », mais pas une seule fois le verbe « louer »… Oubli volontaire ?

« La triplette du bourrin »

Terme utilisé pour caractériser la pratique d’optimisation qui consiste à placer son « mot-clé important » dans:

  • l’url
  • la balise title
  • le H1

Cela nous parait logique, car on montre à Google à quel point notre contenu est en cohérence avec le mot-clé choisi.

Le Page Rank Sculpting

Combien de blogs et sites web qui font du « journalisme » limitent ou même interdisent les liens sortants dans leurs articles… Énormément !

Pourquoi ?

Sans doute à cause de cette croyance qui veut que notre « Page Rank » (autorité du site web, tirée des liens qui pointent vers les pages du site) s’échappe de nos pages web à chaque fois qu’on place un lien sortant.

Tout le monde ne met pas le curseur au même endroit en termes de Page Rank Sculpting, certains vont utiliser des liens « no follow » (attribut visant à indiquer à Google qu’on ne souhaite pas passer d’autorité dans un lien précis) sur certains de leurs liens internes pour maîtriser le « flux » de Page Rank et le concentrer vers leurs pages clés.

D’autres limitent simplement l’usage de liens externes, dans le but de ne pas diluer leur propre « flux de Page Rank » vers d’autres sites.

Net-linking

Combien d’offices de tourisme et de comités départementaux / régionaux de  tourisme pratiquent la « récupération de liens externes » ?
Peu… du moins en comparaison avec des établissements touristiques, des sites de réservation…

Et pourtant, c’est bien la clé de voûte du référencement.


Les liens, toujours au top de la liste des “ranking metrics” (source : SEOMoz)

Google dit :

Ne participez pas à des schémas permettant de récupérer des liens dans le seul but de se voir attribuer plus d’autorité pour un meilleur référencement.

Et cela n’empêche pas les référenceurs de conseiller :

  • l’échange de liens sans aucune mesure
  • la publication de communiqués de presse sur des sites de « soumission d’articles »
  • les commentaires sur les blogs & forums
  • l’inscription massive sur des annuaires
  • et même l’achat de liens

Anchor text et nombre de liens

Les conseils sur le « net-linking » ne s’arrêtent pas là ; Il y a des possibilités pour optimiser le lien afin d’en tirer le maximum de valeur.
On travaille alors la partie cliquable de ce lien (l’anchor text) de manière à y mettre des mots-clés qui indiqueront à Google que notre site est pertinent pour ces mots-clés.
On recommande alors de positionner le lien dans le pied de page, afin qu’il soit sur toutes les pages.

Référencer après le passage de Penguin

Action : Penguin pénalise les sites qui abusent de l’optimisation pour le référencement.
C’est valable au niveau des optimisations sur la page, mais cela concerne également le travail sur les liens.

Réaction (1) : Oubliez la densité de mots-clés, et privilégiez les synonymes… Google est largement assez fûté pour reconnaître que le mot hébergement appartient au même champ lexical que le mot hôtel ! C’est valable pour votre contenu, mais également pour vos balises.

Réaction (2) : Dans les balises de référencement, faites des phrases, et proscrivez les énumérations de mots-clés.


Deux sites, qui visent les mêmes mots-clés, mais deux manières différentes d’écrire ses balises de référencement

Réaction (3) : Libérez les liens sortants ! Ils sont l’essence même du web et ajoutent une valeur ajoutée pour l’internaute. 

Réaction (4) : Récupérez des liens depuis les réseaux sociaux et autres endroits ou fleurissent les attributs « no follow » : vous passeriez pour un site peu naturel si 100% de vos liens étaient « do follow »

Réaction (5) : Même chose pour les anchor texts : le maître mot ici est DIVERSITE… Il faut de tout pour faire un bon profil de back links : du « NOM DE SITE », du « WWW.DOMAINE.FR », du « PLUS D’INFOS », et de l’anchor text plus optimisé. La preuve ici !

Réaction (6) : Abandonnez l’achat de lien et la soumission de communiqués de presse…

Conclusion

Certains référenceurs ont vu un paquet de leurs clients pénalisés, d’autres (et je suis heureux d’en faire partie) ont vu partie de leurs sites faire un bond de trafic mi Août 2011 et fin Avril 2012…

La règle d’or consiste à s’appuyer sur le bon sens :

  • Optimisez un site comme si vous aviez Matt Cutts (chef de la brigade anti spam chez Google) qui regardait au dessus de votre épaule.
  • Posez-vous la question : est-ce que j’ajoute vraiment de la valeur pour l’utilisateur si je fais cela ?

Et vous arriverez à grimper, naturellement, et sur le long terme. 

Il m’est arrivé de récupérer des sites pénalisés par Google, et d’avoir à remonter toute la pente pour retrouver des positions honorables. Je suis convaincu que les établissements touristiques, OT, CDT… préfèrent ne pas être en page 1 et grimper à leur rythme, plutôt que de goûter à une gloire éphémère avant de plonger dans les abîmes.

Un article de Ludovic Renoult, référenceur chez Triple Lootz.

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La rédaction du blog etourisme.info, composé de 12 blogueuses et blogueurs ainsi que d'invités réguliers. Les articles publiés sous cette signature sont des articles collectifs: du 19 au 23 octobre, à l'occasion des ET11, la rédaction invite Sophie, Guillaume, Sarah et Béatrice, étudiants de Master 2 AGEST à Bordeaux à prendre le pilotage du blog.
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