5 ans d’etourisme.info et le futur du tourisme en ligne

Publié le 19 janvier 2011
7 min

5 ans etourisme.infoLe blogue etourisme.info fête déjà sa 5e année dans la blogosphère du tourisme en ligne! Cinq années, ça passe rapidement…mais il s’agit également d’une évolution rapide dans le domaine du tourisme en ligne! Dans le domaine des technologies, tout bouge rapidement et il faut être proactif. C’est pourquoi je vous propose, pour mon premier billet en tant que blogueuse d’etourisme.info, de profiter de ces 5 années passées pour se tourner vers l’avenir et voir ce qui s’en vient au cours des prochaines années. Pourquoi se tourner vers le passé alors que l’on doit se projeter dans le futur pour prendre des décisions stratégiques éclairées? C’est ce que je vous propose dans le cadre de mon premier billet. Prêt? On décolle!

1. La mobilité

Ce n’est pas un secret pour personne, 2011 sera l’année de la mobilité en tourisme. Le virage mobilité a été pris depuis un moment déjà, mais celui-ci se concrétisera davantage en 2011. Les entreprises et intervenants touristiques seront de plus en plus conscientisés à l’importance d’avoir un site web facilement accessible sur mobile. Les applications mobiles en tourisme continueront leur lancée. Toutefois, les destinations devront offrir de plus en plus le WiFi gratuit afin de contrer les coûts exorbitants des frais d’itinérance pour les voyageurs étrangers. Effectivement, à quoi bon de développer une application mobile super performante si les voyageurs étrangers ne peuvent pas l’utiliser, car aucun WiFi gratuit n’est disponible?

Également, on notera une intégration de plus en plus importante des présences dans les réseaux sociaux des intervenants touristiques, entreprises et institutionnels face à la mobilité. En effet, les entreprises voulant être présentes dans les guides touristiques mobiles (mTrip par exemple) utilisant les données des réseaux sociaux tels que Wikipédia, Wikitravel, etc. travailleront sur leurs présences dans les réseaux sociaux afin d’être facilement repérées dans les applications mobiles par les voyageurs à destination. Avoir une présence optimisée dans Wikipédia, Wikitravel, Trip Advisor, etc. permet effectivement d’obtenir une présence gratuite dans certains guides de voyage mobiles agrégeant les données de plusieurs réseaux sociaux et sites d’évaluations et de commentaires des voyageurs.

2. La géolocalisation

On a beaucoup parlé de la géolocalisation en 2010, notamment avec le jeu social géolocalisé Foursquare. 2010 fût une introduction aux possibilités de la géolocalisation pour les entreprises, en particulier dans le domaine touristique avec l’utilisation des badges par Tourisme Queensland , Tourisme Chicago, les hôteliers (citizenM Amsterdam)et le les musées (Brooklyn Museum). Nous sommes encore dans l’enfance de la géolocalisation et force est de constater que celle-ci est plus populaire dans les grands pôles urbains (New York, notamment) et moins dans les milieux ruraux et certains pays.

Pour l’instant, la géolocalisation demeure un phénomène plus marginal attirant comme utilisateurs principaux les «geeks» et «techies» détenant des smart phones. L’année 2011 permettra, selon moi, d’intéresser de nouveaux types d’utilisateurs à la géolocalisation, notamment car les entreprises s’en serviront davantage pour faire leur promotion et il y aura donc un incitatif plus grand à participer, autre que le fait de gagner des badges. Cet incitatif permettra à une nouvelle classe d’utilisateurs, moins techie» et plus intéressés par les promotions, à intégrer le monde du mobile. Les entreprises touristiques ou institutionnels seront, de leur côté, plus enclins à intégrer des spéciaux ou des tactiques marketing dans ces applications de géolocalisation, car elles se seront davantage démocratisées et des métriques intéressantes permettront de justifier les investissements.

Également, la montée du tourisme gastronomique et des applications de «foodies» risque de se poursuivre en 2011. Les applications telles que Foodspotting, Social Grapes, etc., présentement dédiées à une clientèle de foodie geeks deviendront de plus en plus démocratisées. La tendance du tourisme gastronomique qui se poursuivra en 2011 y sera certainement pour quelque-chose.

3. La réalité augmentée

La réalité augmentée, qui permet la superposition d’éléments virtuels à des éléments réels, a des applications illimitées dans le domaine du voyage. Effectivement, la géolocalisation permet au voyageur à destination d’obtenir des informations sur les lieux d’intérêts à proximité et peut être une manière judicieuse pour un intervenant touristique d’attirer une clientèle à fort potentiel de conversion. Les guides touristiques mobiles tels que mTrip et Lonely Planet pour ne nommer que ceux-là, les intègrent de plus en plus. Les applications de réalité augmentée telles que Wikitude permettent également aux voyageurs de naviguer à destination et d’obtenir l’ensemble des informations utiles sur les lieux, les prix et disponibilités des hôtels, etc.

4. Googlisation ou pas?

L’acquisition du logiciel ITA Software par le géant Google en juin dernier pour un montant de 700M$ suscite de l’inquiétude et de vives discussions de la part des intervenants de l’industrie. Même si la transaction se doit d’être approuvée par les autorités fédérales américaines, l’acquisition de Google détiendra un impact assuré sur l’industrie. FairSearch.com, une union anti-acquisition de Google formée par Kayak, Sabre Holdings, Expedia et Farelogix, affirme que l’acquisition d’ITA par Google freinera la concurrence, l’intégrité et l’innovation de la recherche en ligne. Google pourrait favoriser ses partenaires et gagner d’importantes parts de marché dans le domaine du tourisme en ligne, bien que le code de conduite de la compagnie est ‘’Don’t be evil’’. La saga Google-ITA sera définitivement à suivre en 2011 et présentera sans doute des conséquences pour différents intervenants du tourisme en ligne.

5. Prédominance de la recherche locale

On ne le dira jamais assez, la recherche locale sera de plus en plus privilégiée par les moteurs de recherche, notamment dans le cas de Google. L’excellent article de Tnooz How Google Place Search will impact on hotels and others in travel traite d’ailleurs en long et en large de l’impact de ces changements sur l’industrie touristique. Il sera donc primordial d’avoir une fiche d’entreprise Google Places optimisée et d’être proactif face aux évaluations et commentaires des utilisateurs, car ceux-ci apparaîtront dans votre fiche Google Place. Google donne maintenant plus de place aux résultats locaux dans ses résultats de recherche et cette tendance se poursuivra assurément dans le futur.

6. Des indicateurs de performance et un retour sur investissement plus calculé

L’effet buzzword du web 2.0 se diffusera peu à peu et on tentera de plus en plus de se concentrer sur des présences sociales efficaces qui génèrent du ROI. On sort de l’enfance au niveau de la métrique des réseaux sociaux. Des métriques plus matures, des outils officiels de mesure plus solides, notamment avec l’analytique de Twitter et Facebook Insights qui s’améliorent de jour en jour. Les gestionnaires d’entreprises touristiques voudront mesurer le ROI et justifier les dollars investis. Non seulement les réseaux sociaux offriront davantage de données aux entreprises pour justifier leurs investissements, mais les entreprises voudront de plus en plus obtenir des statistiques détaillées de l’impact des réseaux sociaux sur leurs conversions.

7. Site d’achat groupé

Les intervenants touristiques devront composer avec des réseaux sociaux d’achats groupés (Groupons et autres) et les utiliser stratégiquement afin d’écouler les places invendues. L’excellent billet de Tnooz Four ways Groupon might work for travel business permet de voir comment ces sites, qui gagnaient déjà en popularité en 2010 et qui en gagneront de plus en plus en 2011 selon moi, devront être intégrés à une stratégie.

En conclusion…

Force est de constater que le tourisme en ligne a beaucoup évolué au cours des 5 dernières années… On est loin de l’engouement de 2007 pour Second Life avec ses univers virtuels, ses avatars et ses agences de voyages en ligne virtuelles. Les voyageurs, tels que le spécifiait Pierre Bellerose de Tourisme Montréal, recherchent et rechercheront de plus en plus une expérience locale et authentique une fois rendus à destination.

Les offices de tourisme auront également un nouveau rôle à jouer. Leur approche-conseil et leur expertise constituent leurs avantages concurrentiels clés. Les offices de tourisme, tel que traité dans le cadre des rencontres du etourisme institutionnel, devront s’intégrer dans la mobilité et les réseaux sociaux. Elles devront également représenter un lieu de rassemblement pour les touristes en leur offrant un accès WiFi facilitant la recherche d’informations de manière autonome et à l’aide des nouvelles technologies mises à leur disposition. Les ressources humaines ne devront pas non plus être négligées et devront être présentes pour offrir des conseils personnalisés aux voyageurs de la région et pour confirmer leurs choix. C’est leur expertise qui donnera une valeur ajoutée au voyageur et qui permettra aux offices de tourisme d’être une source d’information incontournable pour le voyageur.

Bref, les 5 dernières années du tourisme en ligne ont été riches en information et en évolution. Le secteur du tourisme est l’un des secteurs les plus dynamiques au niveau des ventes en ligne et de la mobilité. Les prochaines années seront certainement très prometteuses et toute l’équipe d’etourisme.info poursuivra sa veille sur le sujet. Et vous? Quelles sont vos prévisions pour 2011 et pour le futur du tourisme en ligne? Voyez-vous d’autres tendances se dessiner? Sur ce, l’équipe de blogueurs d’etourisme.info continuera de suivre l’actualité e-touristique et de vous informer sur les dernières tendances de fond. Longue vie à etourisme.info!

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Directrice de la stratégie digitale chez Parkour3 à Montréal (Québec, Canada) et blogueuse etourisme, Karine Miron est passionnée par la stratégie web et particulièrement par ses applications dans le secteur du tourisme. Elle possède plus de 7 années d'expérience en agence digitale et de publicité au niveau de la stratégie. Diplômée à la maîtrise en commerce électronique de l’Université de Sherbrooke, elle a également complété un B.A.A. en gestion du [...]
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